L’Institute of International Finance, un lobby des services financiers, estime dans une consultation de la Commission européenne que l’impact de l’euro numérique doit être évalué très en profondeur.
Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, intervenait cette semaine devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. L’occasion pour lui de promouvoir les bénéfices d’une monnaie numérique de banque centrale.
L’émission probable d’un euro numérique n’a visiblement pas les faveurs des principaux acteurs de l’industrie financière. Dans la consultation menée par la Commission européenne, l’Institute of International Finance se montre plus que réservé sur ce dossier.
Une étude d’impact détaillée : préalable indispensable
L’organisation réunit 450 membres, dont les principales banques commerciales et d’investissement. Elle compte aussi dans ces rangs des acteurs des paiements, comme Visa, et de la crypto avec Coinbase.
Ces entreprises, par la voix de l’IIF, estiment donc que l’Europe va trop vite en besogne sur le sujet de la CBDC. Sa directrice en charge de la finance numérique, Jessica Renier, regrette ainsi que la Commission aborde d’ores et déjà le sujet par l’angle du « comment ».
L’Institut demande préalablement « une évaluation claire de l’impact qualitatif et quantitatif de l’éventail des designs possibles d’un euro numérique ». L’IIF ne fait pas mystère de sa préférence pour l’approche de la Federal Reserve, qui examine encore l’opportunité d’émettre ou non une CBDC.
La Commission, dont l’analyse est plus avancée, par exemple sur les aspects de confidentialité, aurait déjà tranché ce point, estimant que les avantages d’une MNBC l’emporte sur ses risques et inconvénients.
Un euro numérique sans bouleversement du système financier
La CBDC pose toutefois la question de la place des banques commerciales dans son fonctionnement, et aussi de l’interopérabilité avec les différents mécanismes de paiement. L’industrie bancaire attend des clarifications et craint une désintermédiation.
Les banques sont naturellement attachées à ce que l’introduction d’un euro numérique ne vienne pas bousculer le fonctionnement du marché. Une remise en cause du rôle des banques se ferait au détriment de la stabilité financière et de l’économie, argue l’IIF.
Je dirais qu’une CBDC de détail pose certainement quelques défis et risques potentiels. Ce ne sont pas des défis insurmontables. Mais il est important que nous nous penchions sur certains de ces défis et risques à l’avance”, exhorte Jessica Renier auprès de Coindesk.
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