La crypto, une faille dans le dispositif de sanctions contre la Russie ? Pour Coinbase, ces technologies disposent au contraire d’atouts permettant de renforcer l’efficacité des sanctions.
Inquiétude. Les crypto-monnaies seraient un moyen pour la Russie d’esquiver en partie les sanctions internationales. C’est le signal qu’envoyaient la semaine dernière les responsables européens de l’UE et du G7.
« Nous prendrons des dispositions sur les crypto-monnaies, qui ne doivent pas être utilisées pour contourner les sanctions financières décidées par l’Union européenne », déclarait par exemple le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire.
La crypto, force ou faiblesse ?
Ce message politique pouvait passer pour une nouvelle critique à l’encontre de l’industrie crypto et souligner une fois encore son manque de régulation. Mais, et si les décideurs politiques, par méconnaissance, faisaient fausse route ?
C’est ce que suggèrent depuis des experts du secteur. Dans une série de tweets, Jake Chervinsky, réfutait l’assertion selon laquelle la crypto serait un moyen pour la Russie d’esquiver les sanctions.
Vice-président et responsable des politiques de la Blockchain Association, Chervinsky estime que ces inquiétudes « sont totalement infondées ». Selon lui, ces déclarations méconnaissent même « fondamentalement » certains aspects, dont le fonctionnement des marchés crypto.
Le juriste avance plusieurs arguments permettant de contredire ce risque d’évasion russe. Parmi ceux-ci, la « transparence » du marché. « La Russie ne peut pas non plus cacher ses traces avec la crypto », avance Chervinsky.
Cette position est partagée par un autre expert juridique du secteur, Paul Grewal, le directeur juridique de Coinbase. Au contraire, argue-t-il, la crypto ne va pas fournir les armes utiles au contournement des sanctions, mais à leur application.
Des transactions traçables, permanentes et publiques
Et en cela, les crypto-actifs se distinguent des monnaies fiat et de leurs faiblesses dans l’application de telles sanctions. « Les actifs numériques ont des propriétés qui découragent naturellement les méthodes courantes d’évasion des sanctions », affirme le cadre de Coinbase. « La monnaie fiduciaire ordinaire blanchie par le biais des institutions financières traditionnelles reste l’un des mécanismes les plus courants d’évasion des sanctions et de blanchiment d’argent », rappelle-t-il, l’illustrant par l’exemple iranien.
En revanche, les transactions d’actifs numériques sont traçables, permanentes et publiques. Par conséquent, les actifs numériques peuvent réellement améliorer notre capacité à détecter et à dissuader l’évasion par rapport au système financier traditionnel”, poursuit Paul Grewal.
Sur Twitter, le PDG de Coinbase enfonce le clou et tord le cou aux déclarations pointant du doigt les crypto-actifs.
Chaque entreprise américaine doit respecter la loi – peu importe que votre entreprise manipule des dollars, des cryptos, de l’or, des biens immobiliers ou même des actifs non financiers. Les lois sur les sanctions s’appliquent à toutes les personnes et entreprises américaines”, rappelle ainsi Brian Armstrong.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.