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Dans les pas de Binance, Bybit quitte le Canada

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Crédit : Shutterstock

Les évolutions réglementaires au Canada déplaisent aux exchanges. Après Binance, c’est au tour de Bybit d’annoncer son retrait du marché crypto canadien.

 

Si les acteurs de la crypto appellent régulièrement les autorités américaines à clarifier la régulation, ils ne sont cependant pas nécessairement prêts à y souscrire en se mettant en conformité avec les dernières règles.

Au Canada, des exchanges choisissent ainsi de faire leurs valises. Cette politique, c’est celle officialisée par le numéro un du secteur deux semaines plus tôt. Pour Binance, un départ est préférable à l’application des règles définies par les régulateurs locaux. Et Bybit lui emboîte le pas.

Un retrait de Bybit à effets immédiats

À la lumière de l’évolution récente de la réglementation, Bybit a pris la décision difficile mais nécessaire de suspendre la disponibilité de ses produits et services », écrit l’entreprise sur son blog.

« L’objectif premier de Bybit a toujours été d’exercer ses activités dans le respect de toutes les règles et réglementations en vigueur au Canada », assure-t-elle cependant. Et la mesure est effective dès aujourd’hui 31 mai pour les nouveaux utilisateurs.

Les clients existants de la plateforme de trading vont quant à eux bénéficier d’un sursis. En effet, à compter du 31 juillet, les services de Bybit ne leur seront plus accessibles pour de nouvelles opérations.

Nouveaux dépôts ou contrats, mais aussi augmentation des positions existantes pour tous les produits et services seront bloqués. En revanche, les clients pourront toujours retirer ou réduire leurs positions.

Liquidation annoncée pour le 30 septembre

Une seconde échéance est fixée dans le cadre du départ de Bybit du Canada. Les clients canadiens ont jusqu’au 30 septembre 2023 pour liquider et gérer leurs positions. A défaut, c’est la plateforme qui déclenchera elle-même les opérations.

Les positions ouvertes dans tous les produits de marge et contrats dérivés, y compris les produits suivants énumérés ci-dessous, seront liquidées et les fonds liquidés seront disponibles pour des retraits », précise la bourse.

Les départs en mai de deux acteurs de référence du marché sont donc la conséquence d’un tour de vis réglementaire décidé par les autorités. Le printemps de la régulation crypto annoncé par la Banque de France a débuté dès cet hiver au Canada.

Le gouvernement canadien a imposé de nouvelles exigences aux entreprises opérant sur le territoire national. Les acteurs sont notamment tenus de séparer leurs actifs de ceux de leurs clients, une pratique très répandue dans l’industrie.

La régulation des stablecoins, la goutte de trop

Cette politique a été décidée à la suite de la faillite de FTX, dont les premiers éléments suggèrent l’utilisation régulière des fonds de ses utilisateurs par la bourse. La position de la SEC canadienne a encore creusé le fossé entre fournisseurs et autorités.

Pour les Canadian Securities Administrators, les stablecoins pourraient s’apparenter à des titres ou des produits dérivés. Résultat : une interdiction des opérations sur marge ou avec effet de levier pour les clients canadiens.

Les nouvelles directives relatives aux stablecoins et aux limites imposées aux investisseurs fixées aux bourses de crypto-monnaies font que le marché canadien n’est plus tenable pour Binance à l’heure actuelle », réagissait le géant mondial.

Basée à Dubaï, Bybit souhaite aujourd’hui créer une annexe à Hong Kong.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr