Les pirates derrière le hack de Platypus ont été relaxés par la justice. Une décision s’apparentant à un « pousse au crime », selon l’avocat spécialisé dans la crypto Victor Charpiat.
Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé les deux individus accusés du hack du protocole de finance décentralisée Platypus, rapportait récemment Le Monde.
La plateforme DeFi perdait plus de 8 millions de dollars en février dernier suite à une attaque de type flash loan. Les présumés pirates, deux frères vivant en région parisienne, avaient été arrêtés par les autorités seulement quelques jours après le drame grâce à une enquête menée par ZachXBT en collaboration avec l’exchange crypto Binance.
D’après le quotidien, les accusés, qui ont reconnu leur culpabilité, se sont défendus en indiquant avoir agi en tant qu’« hackeurs éthiques ». Ils voulaient « récupérer les fonds en danger de la plateforme Platypus pour les restituer plus tard » en espérant recevoir une récompense en échange du retour des fonds.
Pour Victor Charpiat, cette décision de justice est « préoccupante ». L’avocat spécialisé dans la crypto la qualifie même de « pousse au crime » sur X.
En renonçant à condamner et en renvoyant à un procès civil hypothétique, le tribunal reconnaît de manière préoccupante que le droit pénal est impuissant face à ces hacks de protocoles. Si le droit est impuissant, les hackers peuvent agir dans l’impunité », a-t-il expliqué.
⚖️🚨 DÉCISION DE JUSTICE SUR LE HACK DE PLATYPUS : un pousse-au-crime ?
Le TJ de Paris vient de relaxer les deux suspects du hack de la plateforme Platypus.
Une décision franchement préoccupante car le juge dit en substance que le droit pénal est impuissant.
Petit thread ⬇️ pic.twitter.com/V1ZpWxBmLS
— Victor Charpiat (🐊,🐊) (@VCharpiat) December 1, 2023
Dans son thread X, Victor Charpiat indique que le procureur avait requis 5 ans de prison dont 2 ferme pour plusieurs infractions dont escroquerie et blanchiment pour le principal auteur – l’autre étant accusé de recel seulement. Le tribunal n’est néanmoins pas parvenu à constituer les infractions et a donc ainsi prononcé la relaxe. « Donc l’escroquerie n’est pas constituée et le hacker ressort libre comme l’air », a-t-il ajouté, précisant que le procureur pourrait faire appel de ce dossier.
De son côté, Platypus pourrait aujourd’hui amené l’affaire au civil afin de tenter de récupérer les fonds soustraits. La grande majorité des cryptos a toutefois été perdue par les deux hommes à la suite d’opérations maladroites sur la blockchain.
8M$ alors que les hackers en a déjà perdu 6 ou 7 en configurant mal son smart contract. Bon courage. Il a 22 ans, probablement pas de patrimoine hors un peu de crypto » a conclu l’avocat parisien.
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