Le vote du texte sur les crypto-actifs MiCA au Parlement européen aura plusieurs semaines de retard. Un amendement récent suscite de vives inquiétudes en suggérant une interdiction du Proof-of-Work, le consensus de Bitcoin.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, plaidait pour une adoption rapide de la réglementation européenne sur les actifs numériques, à savoir MiCA. Pourquoi se hâter ? Pour a priori empêcher la Russie de contourner les sanctions économiques.
L’état-major de la banque centrale européenne va cependant devoir prendre son mal en patience. Le vote de MiCA au Parlement était prévu aujourd’hui même le 28 février. Le texte aurait alors pu être examiné en trilogue. Le calendrier a toutefois été bouleversé.
Une interdiction déguisée de Bitcoin ?
Stefan Berger, le président de la commission des affaires économiques et le rapporteur de MiCA au Parlement, a pris la décision de différer le vote. Celui-ci n’interviendra pas avant deux à quatre semaines.
D’après des sources citées par TheBlock, ce sont des récents changements au texte qui contraignent à un nouvel examen. Ces modifications pourraient en effet être interprétées comme l’interdiction des réseaux blockchain reposant sur un consensus de proof-of-work.
Et cette discrimination à l’encontre de ces réseaux est principalement motivée par leur consommation d’énergie. Or, toutes les blockchains n’exploitent pas du proof-of-stake ou sont en passe de l’adopter, comme Ethereum.
Le principal réseau proof-of-work n’est autre que Bitcoin.Une fuite du texte de MiCA dans la presse n’a pas manqué de provoquer de vives réactions, en particulier sur les réseaux sociaux.
Rejet de MiCA par l’aile droite du Parlement
Les parlementaires européens de droite et du centre-droit ont par ailleurs décidé de retirer leur soutien à MiCA. Dans de telles conditions, impossible de parvenir à un examen et à un vote sereins.
Des points doivent être clarifiés, d’où ce contretemps de plusieurs semaines. « En tant que rapporteur, il est essentiel pour moi que la directive MiCA ne soit pas interprétée à tort comme une interdiction de facto de Bitcoin », déclare Stefan Berger. Un passage du règlement a donc mis le feu aux poudres.
Il est donc urgent de souligner la nécessité pour les mécanismes de consensus de déployer des solutions plus respectueuses de l’environnement et d’appeler la Commission à identifier les mécanismes de consensus qui pourraient constituer une menace pour l’environnement eu égard à la consommation d’énergie, aux émissions de carbone, à l’épuisement des ressources réelles, aux déchets électroniques et aux structures d’incitation spécifiques. Les mécanismes de consensus non durables ne devraient être appliqués qu’à petite échelle. »
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.