Par 
Les institutionnels auraient moins d’appétit pour les actifs numériques d’après une étude de Goldman Sachs auprès de family offices. 62% se détournent de la crypto, contre 39% deux ans auparavant.
Le bear-market est passé par là. Mais est-ce la seule cause de la perte d’intérêt d’une partie des investisseurs pour les actifs risqués que sont les cryptomonnaies ? Dans la dernière version de son étude auprès des family offices, Goldman Sachs constatait un changement significatif dans les comportements.
Lors de la précédente édition, en 2021, ces investisseurs étaient 39% à ne pas investir dans la crypto ou à déclarer ne pas être intéressés par cette classe d’actifs. En 2023, 62% des family offices se rangent dans cette catégorie.
De 45% à 12% d’investisseurs crypto potentiels
La banque d’affaires américaine explique cette situation sur le segment des investisseurs institutionnels par l’extrême volatilité du marché des crypto-monnaies au cours de l’année écoulée – une volatilité surtout baissière.
Moins d’investissement et un intérêt moindre donc, y compris pour de nouveaux entrants potentiels. En 2021, 45% des family offices estimaient qu’ils pourraient être intéressés par la crypto à l’avenir. Cette part chute cette année à 12%.
Le sentiment des investisseurs s’est dégradé certes. Pour autant, le marché reste en croissance depuis 2021. Deux ans plus tôt, 16% des investisseurs sondés déclaraient investir dans la crypto. Ils sont à présent 26%.
Hausse des taux et inflation favorisent d’autres actifs
Pour justifier ce choix, les family office mettent d’abord en avant leur conviction quant au potentiel de la blockchain. La technologie est au cœur de la transformation en cours des marchés financiers traditionnels et de la tokenisation des capitaux.
L’attitude des institutionnels vis-à-vis de la crypto ne s’explique pas seulement par des raisons propres à ce nouveau marché. Leur politique d’allocation tient aussi compte de facteurs macroéconomiques.
Or, l’économie mondiale de 2023 n’est pas celle de 2021. Celle-ci se caractérise en effet par une forte inflation et une nette hausse des taux d’intérêt. Les investisseurs choisissent donc d’accroître leur exposition aux titres publics et privés « afin de saisir les opportunités de taux plus élevés », souligne Goldman Sachs.
Intérêt en recul sur le retail, mais détention en croissance
En termes d’adoption de la crypto, un ralentissement est aussi observé sur le marché retail, traduit l’étude menée en France par l’ADAN et KPMG. Les résultats mettent cependant en lumière une forte progression de la notoriété des actifs numériques.
Les Français se montrent aussi moins réticents à l’égard de la détention de crypto. 8% détiendraient de la cryptomonnaie. Et tous tokens confondus, cette part atteint 9,3%, soit une hausse de 18% du nombre de détenteurs sur un an.
Quant au recul des répondants ayant l’intention d’investir, elle « peut s’expliquer par l’actualité tumultueuse du secteur en 2022 », avancent les auteurs de l’étude de GS. En outre, l’intérêt pour les placements en bourse décline lui aussi, poursuivent-ils.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.
