Le fabricant de crypto-wallets Ledger fait désormais produire les cartes électroniques de sa gamme Nano en France. La production est assurée par l’industriel Lacroix afin de renforcer la sécurité dans la supply-chain.
La licorne française de l’écosystème crypto a trouvé un nouveau partenaire industriel. Le mois dernier, en présence de deux membres du gouvernement, Ledger annonçait en effet la relocalisation en France de la production d’un composant critique dans la sécurité de ses terminaux.
Le partenariat avait débuté dès l’été. Il porte sur la fabrication des PCBA (Printed Circuit Board Assembly) des clés de sécurisation des wallets Nano S et X de Ledger. Ces cartes électroniques sont un composant central dans la sécurisation de ces appareils. Ledger introduit donc plus de maîtrise dans sa supply-chain.
L’industrialisation des startups : un enjeu politique
La délocalisation de la production de certains composants, en Chine notamment, peut être l’occasion pour des tiers, comme des États, d’introduire des portes-dérobées dans des produits.
C’est la raison pour laquelle, par exemple, le fabricant de drones Parrot, intègre des composants produits aux États-Unis pour ses drones destinés au marché de la sécurité américain. La localisation de la production constitue un des volets de son positionnement de fabricant de drone de confiance.
Ledger applique donc une politique comparable en s’associant à l’industriel français Lacroix. Depuis quelques mois à présent, les PCBA des Nano sont réalisés sur le territoire national. Dans les prochains mois, la production sera assurée par une nouvelle usine 4.0 de Lacroix basée dans le Maine-et-Loire.
Ce partenariat industriel est salué par le gouvernement, qui fait de la relocalisation industrielle un enjeu politique. Pour la ministre de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, l’accord « illustre le renouveau de notre politique industrielle et l’ambition que nous portons d’accélérer l’industrialisation des start-ups à fort contenu technologique en France ».
Produire en France : un choix pragmatique pour Ledger
De son côté, Lacroix souligne la concrétisation de l’alliance entre French Fab et French Tech, c’est-à-dire entre les startups technologiques et les fabricants industriels hexagonaux. Ce rapprochement est en effet symbolique.
La high-tech, française et plus largement mondiale, tend en effet à délocaliser sa production en Asie pour des questions de coûts et de volume. Ledger signale, en choisissant Lacroix, que les industriels français sont en capacité d’assurer la production sans freiner le développement ou réduire la rentabilité.
Pour le PDG de Ledger, Pascal Gauthier, cette décision se veut pragmatique et un « devoir ».
Nous sommes convaincus que Lacroix est à même de nous amener sécurité, agilité, qualité et volume. C’est essentiel au stade de développement critique auquel nous nous trouvons et en pleine expansion de notre marché corrélée à l’adoption en forte croissance des cryptoactifs à travers le monde, » a-t-il dit.
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