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Sur un marché en berne, le paiement des royalties sur les ventes de NFT fait grincer des dents. La marketplace LooksRare décide de le rendre optionnel, renonçant à un paiement par défaut.
En 2022, dans le prolongement de la chute des cours des cryptomonnaies, la valorisation des NFT et le volume de trading plongeaient. Ce secteur demeure néanmoins lucratif pour un certain nombre d’acteurs.
La raison ? L’application automatique de royalties sur chaque vente de NFT de leurs collections. Et dans ce domaine, c’est Yuga Labs, créateur notamment de BAYC, qui tire le mieux son épingle du jeu (147,6 millions de dollars de royalties collectées).
Le zéro-royalties se développe sur les marketplaces
Pour fonctionner, ce système s’appuie aujourd’hui sur la participation des marketplaces, comme OpenSea sur Ethereum ou LooksRare. Certaines ont cependant fait le choix d’optionnaliser les royalties, voire de les réduire à zéro.
Sur un marché en repli, ce paiement peut constituer un frein à l’activité. LooksRare a donc pris la décision de revoir sa copie. La place de marché de jetons non fongibles n’appliquera plus par défaut de royalties.
Les traders auront la possibilité de s’en acquitter, s’ils le souhaitent, mais seulement à cette condition. « La croissance des marchés à redevance nulle a érodé la volonté générale de payer des royalties dans le domaine des NFT », justifie LooksRare.
C’est donc une concurrence qui s’accroît pour les marketplaces continuant d’appliquer ces commissions sur chacune des ventes réalisées. Mais en outre, ces royalties suscitent un mécontentement croissant.
Des royalties optionnelles et une autre répartition de la valeur
Les créateurs, qui ne sont pas tous de la taille de Yuga Labs ou de grandes marques comme Nike, sont les grands perdants. A priori. LooksRare précise cependant être attaché à la rémunération des créateurs, qui constituent aussi sa clientèle.
Pour compenser la quasi suppression des royalties, la place de marché décentralisée construit sur Ethereum refont donc son modèle de revenu et la répartition de la valeur. Désormais, 25% des frais de protocole iront aux créateurs.
A noter que les frais de protocole, les fees, sont maintenus à 2%. Toutefois, la répartition de ces frais évolue. Les stakers du token LOOKS obtiennent 1,5%. Les collections perçoivent le solde de 0,5% – si une adresse de réception a été configurée.
Un appétit excessif de créateurs NFT ?
Enfin, LooksRare repense ses rewards. Sur le trading, 95% de cette prime vont aux vendeurs et 5% à l’acheteur. En ce qui concerne les Listing Rewards, les règles de classement changent. Il « est désormais établi en fonction du volume d’OpenSea sur 24 heures uniquement », indique la plateforme.
Ce changement de politique d’une des principales marketplace Ethereum illustre bien le débat croissant autour des royalties. Dans un récent rapport, Galaxy Digital notait que quelques collections monopolisent l’essentiel des montants, qui ont subi une forte inflation.
En plein boom des ventes NFT, les principales entreprises créatrices de jetons doublaient, voire plus, le taux de ces royalties. Meebits, autre collection de Yuga Labs, qui n’appliquait pas de royalties auparavant, passait ainsi de 0 à 5%. L’appétit de certains pourrait avoir eu raison du modèle ou au moins participé à sa remise en question.
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