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Metaverse : j’ai assisté à la Fashion Week de Decentraland

fashion week decentraland

Annoncée à grand renfort de tambours et trompettes, la première « Fashion Week dans le métaverse » a pris ses quartiers dans Decentraland du 24 au 27 mars. Pour un résultat (très) mitigé.

 

Decentraland n’avait pas lésiné sur la communication sur les réseaux sociaux, faisant la promotion de cet événement depuis des semaines. Enfin, la première édition de la Fashion Week dans le métaverse allait officiellement voir le jour. Ciselée et peaufinée de concert par la plateforme de NFT de luxe UNXD (basée sur Polygon) et Vogue Arabia, cet événement, à l’instar de son homologue physique, promettait du show et des paillettes. Et pléthore de marques – plus de 70 telles que Dolce & Gabbana, Estée Lauder, IKKS, Forever 21, Tommy Hilfiger et consorts- se sont bousculées au portillon pour prendre position dans le métaverse durant ces trois jours qui s’annonçaient grandioses et faire, ainsi, basculer la mode dans une autre dimension. On « allait voir ce qu’on allait voir ».

Mais entre les discours et les actes, il y a parfois un fossé. Et ce fut le cas en assistant à cette première édition de la « Fashion Week Metaverse ». Si l’outil stricto sensu de Decentraland est résolument intuitif pour les néophytes, en dépit de quelques minutes de rodage indispensable pour maîtriser ses déplacements surtout si vous ne possédez pas de clavier « QWERTY », la qualité graphique de Decentraland ne rend absolument pas justice à l’esthétisme inhérent à un tel événement. Les « wearables » des designers (vêtements ou accessoires numériques des diverses marques que l’on peut faire porter à son avatar) s’avèrent approximatifs, sans saveur, excessivement pixelisés, perdant, de fait, une grande partie de leur lustre initial.

Ce coup d’essai est loin de s’être mué en coup de maître notamment à cause du « clipping » (dans les jeux vidéo, ce phénomène désigne l’apparition ou la disparition brutale du décor et des objets à mesure qu’ils entrent dans le champ de vision du personnage que vous incarnez) incessant dans Decentraland. Et qui s’avère particulièrement problématique au sein d’un monde ouvert aussi vaste et dans le cadre d’un événement faisant la part belle à l’esthétique. Pour les aficionados de retro-gaming, investir le métaverse de Decentraland vous rappellera vos plus belles heures devant votre Playstation 1 ou votre Nintendo 64.

Un manque de rythme qui n’épargne ni les défilés ni les « after-parties », ces fêtes somptuaires s’avérant résolument statiques alors qu’elles représentent l’autre face du glamour de la Fashion Week.

Toutefois, tout n’est pas à jeter dans cette première édition, certaines marques, ayant investi le métaverse dès les prémices s’en sortent mieux que d’autres à l’instar de Dolce & Gabbana dont le « store » à deux étages en plein cœur du « UNXD Fashion District » supporte assez bien, dans ce contexte, sa transposition dans le métaverse. Les « retards » sur l’heure du démarrage officielle de certains défilés apportent également leur touche de réalisme.

Autre point positif, le fameux « district » susmentionné, abritant en son sein les grandes enseignes des marques présentes pour l’évènement, reprend allègrement – et avec une certaine réussite- les codes architecturaux de l’Avenue Montaigne, à Paris. D’ailleurs, en cas de raté d’un défilé, vous aviez la possibilité de retrouver les collections au sein des enseignes. Ce qui constitue également un bon point. Mais si le rendu final s’avère mi-figue mi-raisin, il n’en demeure pas moins porteur d’espoirs pour l’avenir. Rappelons encore qu’il ne s’agissait que de la première mouture. Les prochaines éditions devraient résolument monter en gamme, la technologie progressant à pas de géant.

Selon le cabinet américain de conseil en technologie Gartner, nous passerons 1h par jour dans le métaverse en 2026. A cet horizon, nul doute que la Fashion Week aura « musclé son jeu » et son offre. En guise de conclusion, si l’on devait remplir le carnet de notes de « cette première », nous y apposerions la mention « Encourageant mais peut mieux faire ».

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.