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NFT : Gucci veut transformer l’essai

Crédit : iStock

Après une incursion inaugurale (réussie), en mai 2021, sur le front des NFT, la griffe florentine Gucci va lancer une série de collections de jetons non fongibles en collaboration avec Superplastic, start-up spécialisée dans la création de personnages virtuels.

 

Qui a dit que le luxe était engoncé dans son conservatisme ? A l’instar de plusieurs grandes maisons comme Jimmy Choo, Dolce & Gabbana ou encore Givenchy, la marque italienne Gucci (propriété du Français Kering) a décidé de « prendre la vague NFT », ces tokens non fongibles qui ont déboulé dans le paysage en 2021. C’est d’ailleurs au cours de cette « année 1 » que Gucci était entrée dans la danse, dans la droite ligne du lancement de sa collection Aria, façonnée par le prodige Alessandro Michele, directeur artistique de Gucci, pour le centenaire de la marque.

Aria avait alors posé les jalons de l’entrée de Gucci dans la « nébuleuse » NFT. Ainsi, la griffe italienne s’était inspirée de sa campagne Aria pour donner naissance à « une œuvre numérique à vocation solidaire » qui s’était vendue aux enchères, par l’intermédiaire de la célèbre maison Christie’s, pour 25 000 dollars. Depuis cette première banderille, Gucci souhaite renforcer ses positions sur ce marché prometteur et a donc choisi Superplastic, une start-up spécialisée dans la création de personnages virtuels.

Baptisée « SuperGucci » – les deux entités, pourtant créatives, semblaient visiblement en panne d’inspiration- cette collaboration commune abritera en son sein une sélection de sculptures en céramique, sous la forme de NFT, réalisés à la main, en Italie, « terre-mère » de Gucci. D’autres tokens inspirés des célèbres motifs floraux chers à Alessandro Michele et marque de fabrique de la mode florentine seront également mis en avant via les créatures phares de SuperPlastic, à savoir le chat Janky et le lapin Guggimon. Ces derniers se verront ainsi parés de Gucci pour l’occasion.

Mise sur orbite du premier volet de cette collection : le 1er février prochain. C’est d’ailleurs le chat Janky susmentionné, qui aura la « lourde tâche » de lancer les hostilités à travers dix itérations exclusives inspirées de l’univers d’Aria, la collection anniversaire de Gucci, comme mentionné en préambule. Ce « drop » inaugural sera disponible sur Gucci Vault, un concept store en ligne modelé par Alessandro Michele qui permet notamment aux amoureux de la marque d’avoir accès à une sélection de pièces vintage issues des 100 ans de création de la maison, comme rappelé par Vogue.

Enfin, les (chanceux) acquéreurs des NFT « SuperGucci » auront également le privilège de bénéficier, en plus de leur « titre de propriété numérique » d’un item physique dans la mesure où chaque token sera accompagné de son alter-ego en porcelaine peinte. Il y a quelques semaines, le plus grand exportateur et producteur de cognac au monde, Hennessy (et « H » de l’empire LVMH) avait également pris le parti de lancer une collection de NFT avec la possibilité d’y adjoindre « l’élément physique » représenté par le token. Une symbiose entre propriété numérique et physique que Gucci a choisi de reprendre à son compte.

Si certaines maisons font (encore) de la résistance à l’instar d’Hermès qui privilégie, pour l’instant, les « objets tangibles », plusieurs grandes marques fourmillent de projets sur le segment du métaverse et autres NFT. Comme le rappelle la banque américaine Morgan Stanley, ce dernier marché devrait représenter la bagatelle de 300 milliards de dollars au global à horizon de 2030, et 56 milliards pour les seuls NFT estampillés luxe. De quoi susciter l’inspiration et renoncer au conservatisme.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.