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Deux économistes de la banque centrale française estiment que les chiffres et évènements de 2022 permettent de confirmer les risques propres à la cryptomonnaie et de démontrer son instabilité.
Ce qui monte, redescend inévitablement. C’est le cycle suivi en 2022 par le marché des crypto-actifs après une année 2021 record. Ce constat, les économistes de la Banque de France le font également.
Dans un billet du Bloc-notes Eco de la banque centrale, ils estiment ainsi que le marché à fait sur cette période la preuve de « son instabilité ». Et celle-ci a eu des conséquences pour les investisseurs, dont certains « particuliers à la recherche d’un haut rendement ».
Forte volatilité et pertes pour les investisseurs
Le développement et la forte volatilité de ce marché ont engendré une augmentation des risques et des pertes pour les acteurs et investisseurs », analysent les auteurs de la BdF.
Après un pic de valorisation à presque 3000 milliards de dollars en 2021, les cours des cryptomonnaies ont plongé de 60% l’année suivante. Cette chute tient notamment au fort recul du Bitcoin – dont le prix demeure toujours supérieur à celui de début de bull-run en 2020.
Bitcoin, principal crypto-actif, a perdu 66% de sa valeur au cours de l’année, engendrant d’importantes pertes latentes ou réelles pour 50% des investisseurs à fin 2022″, chiffrent les économistes.
Corrélation entre crypto et TradFi
Plusieurs facteurs sont invoqués pour expliquer ce basculement en bear market, dont la remontée des taux d’intérêt. Celle-ci a eu pour effet de réduire « l’attractivité des crypto-actifs, précédemment soutenue par une recherche de rendements supérieurs ».
Autre constat, selon eux, la décorrélation entre crypto-actifs et marchés traditionnels s’est volatilisée du fait du développement de leur démocratisation parmi les investisseurs, en particulier pour diversifier des portefeuilles.
Depuis « mars 2022, la corrélation entre les crypto-actifs et les principaux indices actions américains (Nasdaq, S&P500) a fortement augmenté pour atteindre un pic de 85% en mai 2022 ».
Un « danger » signalé dès 2013
L’institutionnalisation de la crypto était recherchée car source de croissance. Elle présente cependant aussi un inconvénient, à commencer par sa corrélation avec la finance traditionnelle.
Mais la crise de 2022 tient aussi aux faillites et à la forte interconnexion des acteurs de la crypto. La Banque de France épingle à ce titre « le manque de transparence et de contrôle ». Ces évènements ont eu pour conséquence une perte de confiance et le retrait d’une part des investissements.
Pour la BdF, et malgré l’absence de contagion au reste de l’économie, ces incidents ont confirmé la nécessité d’un cadre réglementaire adapté. Ses représentants rappellent d’ailleurs que l’institution alertait sur les risques, les « dangers » même, des cryptos dès 2013.
La solution, en particulier en termes de protection des investisseurs, passe donc par la mise en place d’un nouveau cadre, l’actuel étant « insuffisant ». La supervision du marché nécessite ainsi, entre autres, une « coopération entre les juridictions ».
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