BanqueFranceInstitutionnelNews

Le « rôle essentiel » de la CBDC de nouveau démontré pour la BdF

Crédit : Shutterstock

Les banques centrales de France et du Luxembourg ont participé, aux côtés de la BEI, à l’émission d’une obligation numérique de 100 millions d’euros et à son règlement via une CBDC expérimentale.

 

Indifférente aux évènements qui touchent actuellement la finance crypto, la TradFi poursuit ses expérimentations en vue de sa digitalisation. Le projet Venus s’inscrit dans le cadre de ces travaux.

L’initiative consistait à émettre une obligation numérique d’un montant de 100 millions d’euros. Sur le plan juridique, cette émission par la Banque européenne d’investissement (BEI) devait s’effectuer en conformité avec le droit luxembourgeois.

Des échanges entre deux DLT distincts

En outre, le règlement était réalisé par l’intermédiaire de la tokenisation d’un euro de banque centrale. Cette expérimentation a été menée avec le concours de deux banques centrales, celles de France et du Luxembourg. Comme l’indique la BdF, leur rôle consistait à :

Fournir un actif de règlement sûr sous la forme d’une représentation symbolique de la monnaie de la banque centrale en euros, qui peut être décrite comme une monnaie numérique de la banque centrale (CBDC) expérimentale. »

Au niveau technologique, l’émission et l’enregistrement d’une obligation nativement numérique par la BEI ont été effectués grâce à une brique DLT « autorisée ». En ce qui concerne le volet règlement, il a été validé via un paiement en espèces. Ce cash comporte cependant quelques spécificités.

Il s’agit en effet « de jetons CBDC expérimentaux émis sur une DLT autorisée distincte exploitée conjointement par la Banque de France et la Banque centrale du Luxembourg », précisent les deux autorités monétaires.

Preuve du rôle essentiel de la CBDC

L’initiative a nécessité le développement et le déploiement d’un mécanisme d’échange de messages de confiance entre les DLT, comprenant un protocole HTLC (Hashed Time lock Contract), pour permettre le transfert simultané des jetons CBDC expérimentaux et la livraison des obligations numériques natives le jour même de l’émission. »

Pour la partie émission et distribution des obligations, la BEI s’est en outre adjointe les services de banques privées. Il s’agit en l’occurrence de Goldman Sachs, Santander et Société Générale.

Pour les représentants de la BdF, Venus est une nouvelle démonstration du potentiel d’un actif financier tokenisé et une contribution à l’amélioration des services de la banque centrale dans la perspective du régime pilote.

L’initiative Venus confirme qu’une CBDC bien conçue peut jouer un rôle essentiel dans le développement d’un espace sûr pour les actifs financiers tokenisés en Europe », réagit Nathalie Aufauvre, directrice générale de la stabilité financière et des opérations de la Banque de France.

Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr