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Shadow fork : Ethereum accélère (enfin) sa mue

Crédit : Shutterstock

Alors que la transition vers un consensus PoS continue de se faire attendre, la Fondation Ethereum a néanmoins fait état d’une avancée significative en la matière avec « shadow fork ».

 

Un véritable serpent de mer. Alors que la migration d’Ethereum vers un mécanisme de preuve d’enjeu (PoS) est sur toutes les lèvres depuis près de deux années, œuvrant même à un « rebranding » de son appellation « Ethereum 2.0 » en « Consensus layer », la Fondation Ethereum a fait état d’une nouvelle étape : la mise sur orbite d’un « shadow fork » – ou « fourche fantôme » dans la langue de Molière et qui, comme son nom l’indique, est dévolu aux développeurs afin de leur permettre d’œuvrer, sereinement, dans l’ombre à cette transition.

Ces derniers ont ainsi toute latitude pour tester des fonctionnalités et corriger les éventuelles failles avant de déployer leurs travaux sur le réseau principal. Plus prosaïquement, ce « shadow fork » s’apparente à un « laboratoire » au sein duquel plusieurs expériences et autres essais sont réalisés sans pour autant entraver la bonne marche du réseau central. Pour coller au plus près de la réalité, cet « environnement test » épouse peu ou prou les canons de la blockchain Ethereum « canal historique » qui traite plus d’un milliard de transactions par jour.

Comme susmentionné, il s’agit d’une avancée importante dans le processus de migration vers un mécanisme de preuve d’enjeu (PoS) sur laquelle travaille Ethereum depuis maintenant plusieurs années. Une fois cette « mue » achevée, la blockchain Ethereum devrait être en mesure d’offrir des performances dignes de son rang et soutenir un volume plus conséquent de transactions. Elle devrait également, outre cette souplesse retrouvée, être moins énergivore que sa « prédécesseure ».

Une thématique particulièrement prégnante au sein d’un écosystème sur lequel s’est abattue une pluie de critiques, les pouvoirs publics – le Parlement européen dernièrement, sans succès en l’état– tirant à boulets rouges sur la consommation d’énergie excessive nécessaires au quotidien de Bitcoin et consorts. En effet, contrairement à Ethereum, Bitcoin demeure le fer de lance du mécanisme « PoW » pour Proof-of-work- un modus operandi particulièrement énergivore.

Une donnée prise en considération, à l’inverse, par la fondation Ethereum qui a toujours martelé que sa transition vers un modèle de preuve de participation réduira considérablement les demandes énergétiques des « intervenants » ou des validateurs de réseau. Une fois cette mue parachevée, la validation des transactions ne reposera plus sur la puissance de calcul mise à disposition par des mineurs, à l’inverse de ce qui se produit pour Bitcoin. En effet, dans cette configuration lesdits mineurs cèdent la place aux validateurs avec le staking.

Nous sommes très proches d’un événement historique. Nous testons PoS sur Ethereum », s’est enthousiasmé Marius Van Der Wijden, un développeur de logiciels Ethereum, sur Twitter et, de facto, en première ligne au sein de ce processus de transition.

Les planètes semblent donc s’aligner pour que la « chenille » Ethereum devienne (enfin) papillon.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.