Le statut de monnaie légale du Bitcoin présente des « risques importants » pour le Salvador, et notamment pour sa stabilité financière. Le FMI exhorte donc le gouvernement à revoir sa législation.
La baisse du cours du Bitcoin ces dernières semaines n’est pas une bonne affaire pour le gouvernement du Salvador et sa politique pro-BTC. Néanmoins, comme à plusieurs reprises déjà, le pays a procédé à un nouvel achat de tokens.
Le président du Salvador, Nayib Bukele, reste fidèle à sa ligne et 15 millions de dollars ont donc été consacrés à l’acquisition de 410 nouveaux bitcoins. Le FMI ne partage pourtant pas cet engouement pour la pièce numérique.
Un e-wallet oui, mais attention à Bitcoin
Le Fonds Monétaire International avait déjà exprimé par le passé son désaccord avec la politique menée par les autorités du pays. Fin 2021, le Salvador, sous l’impulsion de son nouveau président, a élevé le BTC au rang de monnaie légale, au même niveau donc que le dollar.
Le Conseil d’administration du FMI vient de rendre ses conclusions sur l’état du système financier du Salvador. Celui-ci constate que la croissance repart à la hausse. Elle devrait atteindre 10% en 2021 et 3,2% cette année. En revanche, l’état de la dette publique pose problème, estime le FMI
Les déficits budgétaires persistants et le service de la dette élevé entraînent des besoins de financement importants et croissants”, souligne-t-il.
D’ici 2026, le FMI prévoit que la dette publique représentera 96% environ du PIB. Une trajectoire qualifiée « d’intenable ». L’organisme international encourage donc le Salvador à prendre des mesures pour corriger cette trajectoire, dont des réformes fiscales.
Mais le FMI appelle également le gouvernement, d’un ton pressant, à revoir sa politique en faveur du Bitcoin. Il juge les risques trop importants « pour l’intégrité financière et du marché, la stabilité financière et la protection des consommateurs ».
Annulation du statut de monnaie légale du BTC
Le statut de monnaie légale du Bitcoin pourrait en outre créer encore plus de dette. Les directeurs du FMI sont convaincus de la nécessité pour le pays d’appliquer une stricte surveillance et régulation du Bitcoin et du nouvel écosystème de Chivo.
Chivo est le porte-monnaie électronique mis en place par le gouvernement. Il permet notamment aux citoyens de stocker leurs bitcoins et de les dépenser. Le FMI reconnaît dans celui-ci et les paiements numériques un moyen d’améliorer l’inclusion financière. Sous conditions néanmoins.
Les dirigeants du FMI martèlent donc une fois encore leur mise en garde à l’égard de la politique pro BTC du gouvernement et de son président. Un retour en arrière est impératif, arguent-ils.
Le FMI exhorte « les autorités à réduire le champ d’application de la loi sur le Bitcoin en supprimant le statut de monnaie légale du Bitcoin ». Des administrateurs du FMI s’inquiètent en outre du projet d’émission de Bitcoin Bonds – des obligations adossées au cours du BTC.
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