Par 
Quelques semaines avant la chute du stablecoin UST, Binance assurait ses abonnés Telegram de la solidité de cet investissement. L’exchange indique revoir à présent ses campagnes publicitaires pour des tokens.
C’est un message publicitaire qui tombe mal, rétrospectivement. Quelques semaines avant l’effondrement du stablecoin algorithmique TerraUSD, Binance en faisait la promotion auprès de ses utilisateurs via la messagerie Telegram.
Sur son fil officiel, le premier exchange par le volume de transactions assurait ainsi que l’investissement dans UST était « sûr et heureux » grâce à un rendement annuel de près de 20% en stakant le stablecoin.
Investissement sûr et heureux d’après Binance
Selon le Financial Times, qui rapporte cette information, le message promotionnel de Binance a été vu plus de 100.000 fois. Combien de clients de la bourse crypto ont suivi cette recommandation et tout perdu ? Impossible à dire.
Cette affaire souligne avant tout l’importance du rôle joué par des plateformes comme Binance et leur influence sur les stratégies d’acquisition de tokens de leurs clients. Le listing et la promotion de cryptomonnaies par ces acteurs participent à leur adoption – et donc in fine aux montant des commissions perçues par ces mêmes plateformes.
En Corée du Sud, les autorités se mettent en branle après le désastre UST. Des discussions sont ouvertes, notamment avec les exchanges nationaux. Les régulateurs exigent par exemple de ces prestataires des données sur les transactions liées à TerraUSD et LUNA. On apprenait en outre ce matin que les autorités sud-coréennes ont demandé à plusieurs exchanges de geler les avoirs en crypto-monnaies détenus par la fondation Luna.
La semaine dernière, les autorités financières ont demandé des données sur le montant des transactions et les investisseurs, et évalué les mesures des exchanges », confie au Korea Times le porte-parole d’un exchange.
Les autorités chercheraient ainsi à élaborer des règles visant à minimiser à l’avenir les dommages causés aux investisseurs. En Corée, environ 200.000 investisseurs auraient investi dans TerraUSD et LUNA.
Les régulateurs enquêtent et encadrent la publicité
Et combien en raison de la communication faite par les bourses crypto ? Les législateurs s’intéressent de plus en plus aux campagnes publicitaires au profit des cryptomonnaies. Singapour a par exemple mis des restrictions à la publicité, notamment par les influenceurs et dans les transports publics.
Contacté, Binance déclare « revoir la manière dont les campagnes pour des projets, tels que luna, sont évaluées avant d’être diffusées ». Dans un billet de blog, le PDG de la firme, Changpeng Zhao, fait lui aussi son mea culpa.
Il est maintenant évident que tout a été construit sur un concept superficiel et auto-entretenu », écrit-il au sujet de Terra et de son stablecoin. Le dirigeant se montre également critique sur Twitter à l’égard du plan de relance imaginé par Terraform Labs.
L’affaire UST pose aussi la question des critères de sélection des jetons par les prestataires de services, exchanges et brokers. Depuis 2021, les exchanges se sont nettement engagés dans une course au listing, proposant toujours plus d’actifs numériques au trading.
La demande retail est un paramètre majeur dans le choix des tokens. Leur popularité est même le premier critère, confiait en avril Changpeng Zhao lors du Digital Assets Summit. Les régulateurs pourraient exiger à l’avenir la prise en compte d’autres paramètres, en particulier liés à des notions de risque.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.
