Lutte contre le réchauffement climatique oblige, la Maison Blanche a réalisé un rapport sur l’impact environnemental de l’industrie des crypto-actifs, dont le minage, très énergivore. L’administration préconise des actions.
A l’initiative des écologistes, le minage de cryptomonnaies était épinglé à l’occasion de l’examen du projet de loi MiCA. Le sujet de l’impact environnemental revenait encore récemment sur le devant de la scène.
Les Verts proposaient une étude sur l’impact de cette industrie. Aucune de ces propositions n’était retenue, notamment afin de préserver la compétitivité européenne dans le secteur naissant des actifs numériques. Les États-Unis semblent pourtant décidés à surmonter cet obstacle.
Réduire l’impact des crypto-actifs jugé indispensable
Le Bureau des sciences et technologies de la Maison Blanche (OSTP) vient de remettre son rapport sur les implications pour le climat et l’énergie des crypto-actifs aux US. Le pays s’est engagé à drastiquement réduire ses émissions de CO2 d’ici 2030.
Un tel objectif est-il atteignable parallèlement à un développement de l’économie des actifs numériques, dont ses activités de minage ? Car « certaines technologies de crypto-actifs nécessitent actuellement une quantité considérable d’électricité pour la génération, la possession et l’échange d’actifs », souligne l’OSTP.
Et parmi ces technologies, on peut citer le Proof-of-Work, le consensus exploité en particulier par Bitcoin. Les crypto-actifs représentaient en août 2022, 0,4% à 0,9% de la consommation mondiale annuelle d’électricité. Aux États-Unis, cette part est estimée entre 0,9% à 1,7% de la consommation du pays.
A titre de comparaison, cela équivaut à la consommation de « tous les ordinateurs domestiques ou de tout l’éclairage résidentiel » aux États-Unis. De plus, suite à l’interdiction du minage en Chine, cette industrie s’est largement délocalisée sur le territoire. Résultat : La part des États-Unis dans le minage mondial de Bitcoin est passée de 3,5% en 2020 à 38%.
L’utilisation d’électricité aux États-Unis pour l’extraction de crypto-actifs, bien qu’encore relativement faible, a triplé depuis janvier 2021”, évalue encore le rapport.
L’activité liée aux crypto-actifs génère ainsi de 0,4% à 0,8% des émissions de gaz à effet aux US.
Les pollutions du minage sont réelles et à maîtriser
Outre le CO2 et la consommation d’électricité, les opérations de minage ont « également un impact local sur le bruit et l’eau, les déchets électroniques, la pollution de l’air ». S’y ajoutent d’autres pollutions, dont celles découlant de l’utilisation directe d’électricité d’origine fossile.
Afin d’améliorer le bilan environnemental de cette industrie, en cours de transition vers l’énergie propre et source de bénéfices, les rapporteurs définissent plusieurs objectifs prioritaires, dont :
- La réduction des émissions de GES
- La limitation des opérations occasionnant une hausse du prix de l’électricité pour les consommateurs
- Une restriction des opérations réduisant la fiabilité des réseaux électriques
L’atteinte de ces objectifs passera notamment par la définition et l’application de standards en termes de performance environnementale. Ces normes devront apporter la preuve de leur efficacité. L’industrie est appelée à adopter des pratiques de sobriété énergétique et des technologies responsables « by design ».
Le rapport suggère d’imposer des obligations de résultat. Ainsi, en cas d’inefficacité des mesures, « l’administration devrait envisager des mesures exécutives, et le Congrès pourrait envisager une législation, afin de limiter ou éliminer l’utilisation de mécanismes de consensus à haute intensité énergétique pour l’extraction de crypto-actifs ».
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