76% des Français ont entendu parler des cryptomonnaies et 15% des NFT. Ils sont surtout 8% à avoir déjà investi dans ces actifs d’après une étude pour l’ADAN. Plus encore de Français prévoient d’investir.
Fin du teasing. Depuis plus d’une semaine déjà, l’ADAN, l’association des acteurs des actifs numériques, distillait les chiffres. L’ensemble des indicateurs est désormais disponible dans un rapport.
L’étude, réalisée par KPMG et IPSOS, donne donc un aperçu de l’état de maturité du marché crypto en France, en ce qui concerne son adoption par le grand public et le développement de son industrie.
2021, année de l’éclosion ou point d’inflexion
Avant de communiquer les chiffres, Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain & crypto-actifs pour KPMG France, a beaucoup insisté sur le sérieux de la méthodologie. La finalité était de s’approcher au plus près de la réalité et non de faire paraître l’adoption plus conséquente qu’elle ne serait en vérité.
Ces précautions prises, l’étude révèle donc que l’acculturation des Français à la crypto a fait un bond. Parmi l’échantillon représentatif, 77% déclarent avoir déjà entendu parler des cryptomonnaies et des NFTs. L’actualité en 2021 y a largement contribué.
Mais combien d’entre eux sont allés jusqu’à investir ? D’après le sondage, l’investissement concerne 8% de Français. C’est donc plus déjà que la détention d’actions en propre, évaluée à 6,7% par l’AMF. Or, les crypto-actifs demeurent encore très jeunes, rappellent les auteurs de l’étude.
8%, c’est beaucoup ou peu ? Tout est affaire de comparaison. A Singapour, une place financière mondiale, cette part dépasse les 40%. Et pour l’ADAN, il convient aussi de s’intéresser à la progression de cette adoption. Compte tenu de la part de Français se déclarant prêts à investir, la part d’investisseurs crypto pourrait atteindre 12% fin 2022.
12% de Français détenteurs de crypto fin 2022
En effet, 30% envisagent d’investir dans la crypto. Surtout, parmi ces 30%, « un peu plus de 50% prévoient de concrétiser leur intention d’achat en 2022. On peut estimer, en prenant une hypothèse conservatrice, que d’ici la fin de l’année, nous pourrions atteindre une proportion de Français détenant des cryptos de 12% », explique Alexandre Stachtchenko.
Une progression de 50% en un an : l’industrie crypto ne manquerait pas de s’en réjouir. Les cours des principaux crypto-actifs en ce début d’année pourraient refroidir quelques ardeurs, malgré la simplification de l’acte d’investissement – via des plateformes comme Lydia, par exemple.
Autres résultats de l’étude crypto en France : l’investisseur est très majoritairement un homme (60%) de 18 à 35 ans (46% des détenteurs). De plus, 76% consacrent à la crypto moins de 10% de leur épargne – quand 7% vont au-delà des 50% d’épargne.
Surprise : contrairement à de précédents rapports : les hauts revenus ne sont pas les plus actifs sur ce marché de l’investissement. « De manière contre-intuitive donc, les revenus les plus faibles sont davantage à détenir des cryptos que les revenus les plus élevés », souligne l’étude. 37% des investisseurs déclarent disposer d’un revenu inférieur à 18.000 € par an.
Bitcoin, locomotive de l’adoption
Côté portefeuille, et cela ne sera pas une surprise cette fois, Bitcoin reste la locomotive. Parmi les actuels investisseurs, 49% détiennent du Bitcoin, 29% de l’Ethereum et 28% du Bitcoin Cash. Ceux qui envisagent d’investir sont 69% à cibler Bitcoin, 28% BCH et 14% l’ETH. La présence de Bitcoin Cash est une curiosité.
La présence de Bitcoin Cash peut surprendre compte tenu de son usage actuel et de ses caractéristiques techniques. L’hypothèse la plus probable est que le Bitcoin Cash profite d’un nom proche de Bitcoin, attirant ainsi les néophytes », suggère le rapport.
En ce qui concerne BTC, s’il attire, sa part décroît au moment effectif d’investir. Bitcoin pourrait être ainsi perçu comme un token d’essai. Les investisseurs se réorienteraient ensuite vers d’autres jetons. Parmi ceux-ci, le BNB et le DOT, ou encore les mème coins comme DOGE et SHIB.
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats de l’adoption en France sont l’occasion de mettre la pression sur les banques et acteurs de la finance traditionnelle. Pourquoi ? Car 1 Français sur 5 serait prêt à changer d’établissement pour accéder à des services crypto.
“Elles ne peuvent plus ignorer cette demande”, juge la présidente de l’ADAN, Faustine Fleuret. Surtout, si elles ne veulent pas perdre cette clientèle convoitée des 18-35 ans.
« Banques et acteurs financiers pourraient y perdre s’ils ne considéraient pas le sujet crypto », ajoute-t-elle.
Les politiques, plus encore les candidats à la présidentielle, doivent aussi avoir un œil sur la thématique. Les citoyens font de la crypto un sujet pour l’élection. A ce stade de la campagne, les candidats semblent pour beaucoup plus préoccupés par des questions d’immigration et bien peu par le numérique.
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