Malgré un revirement au Parlement européen sur l’interdiction du PoW, Bitcoin resterait dans le collimateur des autorités, dont la Commission. C’est ce que suggèrent des documents officiels.
L’examen du projet MiCA au Parlement européen déclenchait récemment une levée de boucliers de l’industrie crypto et de sa communauté. Le texte prévoyait en effet d’interdire les blockchains de type Proof-of-Work.
Bitcoin étant la première d’entre elles, il était donc concerné par ce vote. Une mobilisation avait permis de prévenir l’adoption de cette disposition dans le projet de réglementation européen. Le débat n’est sans doute pas définitivement refermé pour autant.
Une volonté politique dirigée contre Bitcoin ?
Exerçant son droit d’accès aux documents administratifs, le site allemand Netzpolitik s’est procuré des comptes-rendus de discussions concernant une interdiction de Bitcoin. Les documents portent sur des échanges des autorités allemandes, suédoises et de la Commission européenne.
L’hostilité à l’égard du BTC est justifiée par ces représentants européens par son impact environnemental. La blockchain consomme environ 130 térawattheures d’électricité par an d’après des chercheurs de l’université de Cambridge. Ces chiffres et l’impact sur le changement climatique inquiéteraient donc en haut lieu.
Derrière des portes closes, la Commission européenne et le gouvernement allemand envisagent d’interdire le minage et le trading de la crypto-monnaie”, suggère Netzpolitik sur la base des documents obtenus.
Pour peser sur la consommation d’énergie, les régulateurs européens auraient deux options. La première serait d’interdire le minage de cryptomonnaie PoW en Europe. Les effets seraient toutefois limités, avance un chercheur de Cambridge.
La mesure la plus efficace consisterait donc à interdire à la fois minage et trading. Un tel scénario ne serait plus inenvisageable pour les autorités européennes, avance Netzpolitik.
Interdire minage et trading de crypto PoW
D’après les transcriptions de leurs conversations, la blockchain Bitcoin pourrait s’adapter pour se conformer à une interdiction du PoW. Ces échanges entre des officiels suédois et bruxellois remontent cependant à novembre 2021
“Si Ethereum est capable de se transformer, nous pourrions légitimement demander la même chose au BTC. Nous devons ‘protéger’ les autres crypto-monnaies qui sont durables. Je ne vois pas la nécessité de ‘protéger’ la communauté Bitcoin”, argue un participant, dont l’identité est masquée.
Au cours de cette même réunion, un intervenant interroge sur l’opportunité pour l’UE d’interdire le trading de cryptomonnaies reposant sur du PoW. La réponse formulée ne figure pas parmi les données communiquées.
Le motif : protéger un « processus décisionnel en cours », répond la Commission européenne. Rien n’indique cependant qu’un tel projet soit toujours à l’étude… ni totalement écarté depuis le dernier vote sur MiCA.
Ces documents traduisent sans conteste un malaise à l’égard du fonctionnement de certaines blockchains comme Bitcoin. Ces débats ne sont pas que politiques. Ils se déroulent également au sein de l’écosystème crypto.
Greenpeace et Chris Larsen, cofondateur et président de Ripple, sont les maîtres-d’œuvre du plaidoyer « Change the Code, Not the Climate ». Ce manifeste promeut un Bitcoin plus respectueux de l’environnement. La proposition ne fait cependant pas l’unanimité.
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