La liste des acteurs à se retirer du marché canadien des cryptomonnaies s’allonge avec le départ de Bitstamp programmé pour janvier 2024. Binance, Bybit et OKX sont déjà passés à l’acte. Coinbase envoie un autre signal quant à lui.
Aux États-Unis, l’industrie crypto réclame à cor et à cri plus de clarté réglementaire. Au Canada, ce n’est pas un flou législatif qui est décrié par une partie des acteurs du marché. La politique des autorités est manifestement claire, et elle ne convient pas.
Plusieurs firmes crypto de référence à l’international ont décidé en 2023 de se retirer du pays et de renoncer aux investissements du retail. A cette liste vient à présent s’ajouter Bitstamp. Ses services cesseront le 8 janvier 2024.
Les exchanges tenus de s’enregistrer auprès du CSA
Nous n’avons pas pris cette décision à la légère et nous remercions nos clients canadiens pour leur fidélité au fil des ans. Nous espérons être en mesure de servir à nouveau le Canada à l’avenir », annonce donc Bobby Zagotta, le CEO de Bitstamp.
La plateforme ne s’étend pas sur les raisons de son départ de ce marché. Le compte-à-rebours est quoi qu’il en soit lancé. Dès le 8 janvier, tous les comptes de clients canadiens seront fermés.
Les particuliers ont encore deux mois devant eux pour retirer leurs actifs numériques et désactiver leurs comptes. Au-delà, ils perdront l’accès à leur crypto. Et les Canadiens doivent renoncer à transférer leurs fonds vers des services comme Binance ou Bybit.
Le pré-enregistrement de trop, mais pas pour tous
En 2023, la liste des partants s’est en effet rapidement allongée. D’autres acteurs de cette industrie, dont OKX, Paxos et dYdX avaient déjà pris une décision similaire. La politique du régulateur canadien de la finance ne convient pas à ces prestataires.
Malheureusement, les nouvelles directives relatives aux stablecoins et aux limites imposées aux investisseurs pour les bourses crypto font que le marché canadien n’est plus tenable pour Binance à l’heure actuelle », expliquait le géant en mai.
Le déclencheur de cette hémorragie d’acteurs crypto, c’est l’échéance fixée en début d’année par les Canadian Securities Administrators aux exchanges pour s’enregistrer et satisfaire aux « exigences de pré-enregistrement ».
Nouvelle position sur les stablecoins et acteurs en règle
Début octobre, le régulateur faisait savoir que l’échange de stablecoins spécifiques pourrait être autorisé, sous réserve de se conformer à certaines conditions cependant.
Les CSA imposent en particulier aux émetteurs de détenir une réserve d’actifs « appropriée » auprès d’un dépositaire qualifié. Le pré-enregistrement et les règles sur les stablecoins ne satisfont pas tous les industriels de la crypto. Car cette étape ne vaut pas feu vert.
Le fait qu’un actif satisfasse à ces conditions provisoires ne doit pas être considéré comme une approbation de l’actif, ni comme une indication que l’actif est sans risque », signalent les autorités canadiennes.
Cette incertitude crispe… mais pas tous les exchanges. A contre-courant, Coinbase lançait officiellement ses services au Canada en août. L’Américain y dispose de sa plus importante filiale avec près de 200 salariés.
La bourse a nommé en mars un CEO pour ce marché, Lucas Matheson. Elle a surtout signé un engagement de pré-enregistrement renforcé, contrairement à son rival Binance pour qui la mise en conformité demeure une problématique, malgré les promesses et des signes d’amélioration.
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