Pour Conor Ryder de Kaiko, Celsius n’avait pas d’autre alternative que le gel des transactions pour éviter la faillite. Le lender crypto dispose d’un nombre restreint d’options pour espérer un redémarrage.
En finance, les risques peuvent s’avérer payants. Ils peuvent aussi se retourner contre les investisseurs lors d’un effondrement du marché. C’est le scénario auquel est aujourd’hui confrontée Celsius, l’une des plus importantes plateformes de prêts crypto avec 12 milliards de dollars d’actifs.
Depuis le 12 juin, la firme dirigée par Alex Mashinsky n’autorise plus ses clients à retirer leurs actifs. Fournisseur de données pour le marché des crypto-monnaies, Kaiko a analysé comment Celsius avait abouti à « une situation semblable à celle de Lehman » – tombé en faillite lors de la crise des subprimes.
Une mauvaise gestion des risques épinglée
Pour Conor Ryder, analyste chez le fournisseur de données français pour le marché des crypto-monnaies Kaiko, la situation de Celsius est la « combinaison d’une mauvaise gestion des risques, de conditions de marché baissières et d’un dérivé d’Ethereum ».
Cet assemblage de facteurs a débouché sur « une tempête parfaite aux conséquences potentiellement dévastatrices ». Pour Kaiko, la mauvaise gestion de Celsius concerne plus particulièrement le token stETH.
L’ascension fulgurante de Lido/stETH ainsi que l’effondrement de Terra ont entraîné quelques problèmes avec le taux de change stETH-ETH. En mai, le stETH a commencé à se négocier avec une décote de 5 % par rapport à l’ETH, ce qui a suscité une première vague d’inquiétude. La semaine dernière, cette décote est réapparue, déclenchant le début des problèmes de liquidité de Celsius”, souligne Kaiko.
Afin de réunir des liquidités pour honorer les transactions de ses clients, l’entreprise dispose désormais d’un nombre restreint d’options. L’analyste en identifie trois principales. La première, qui consisterait à attendre un retour à la parité 1:1 de l’ETH et du stETH, n’en est pas réellement une.
Un contrat OTC pour espérer éviter la rupture
La seconde reviendrait à vendre les jetons stETH dont il dispose sur le marché ouvert. Problème, seuls 116K ETH sont disponibles, ce qui limite la vente de stETH. Une telle transaction dégraderait encore le taux de change entre les deux jetons, sans apporter à Celsius des liquidités suffisantes.
Le dernier scénario envisageable consisterait à exploiter les tokens stETH et les autres réserves comme collatéral ou paiement en échange d’un contrat (OTC) avec un exchange ou un market maker.
Conor Ryder se montre cependant pessimiste quant à l’avenir de Celsius. Même si l’entreprise évitait la faillite, elle perdrait très vraisemblablement la confiance des utilisateurs, suggère-t-il.
Celsius pourrait ne pas avoir épuisé toutes les solutions cependant. Pour l’assister dans la résolution de cette crise, le lender se serait adjoint les services de Citigroup. La banque conseillerait ainsi notamment Celsius sur les offres de rachat, comme celle de Nexo.
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