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Le célèbre service de renseignement américain FBI va lancer un appel d’offres afin d’obtenir un logiciel « de pointe » capable de prendre en charge le traçage de 95% des crypto-monnaies du marché.
« Les changements dans l’utilisation de la monnaie virtuelle par des acteurs illicites ont créé le besoin pour le FBI d’acquérir un outil qui permet de tracer un nombre important de monnaies virtuelles ». Voici en substance, l’appel d’offres émis par le FBI, désireux de se doter d’un logiciel capable de tracer les « transactions suspectes » en crypto-monnaies.
Cette doléance, révélée par Forbes, indique plus prosaïquement que le FBI a besoin « d’outils de traçage et d’analyse de pointe capables de suivre le rythme rapide et en constante évolution des technologies souvent exploitées par des acteurs illicites pour éviter d’être détectés par les forces de l’ordre ». Fin de citation.
Dans le détail, ce logiciel doit permettre de disposer « des informations techniques spécifiques à la transaction telles que l’heure de verrouillage, les données du portefeuille et de l’adresse ou encore la clé publique partagée. En outre, Le logiciel doit également fournir la possibilité de géo-localiser les différents serveurs.
Et (quasiment) toutes les crypto-monnaies sont logées à la même enseigne, l’appel d’offres susmentionné exigeant un logiciel en mesure de « prendre en charge le traçage des monnaies virtuelles représentant 95% de la capitalisation boursière totale répertoriée sur Coinmarketcap au moment de la proposition, en commençant par la devise la plus importante ». Sans surprise, Bitcoin, est, une fois de plus, dans l’œil du cyclone des autorités. Toutefois le « descriptif » du « logiciel idéal souhaité » a de quoi laisser perplexe.
En effet, mettant en avant la rapide évolution de la technologie, comme mentionnée en préambule, et au regard de la créativité des concepteurs de crypto-monnaies, ce logiciel ne risque-t-il pas d’être rapidement obsolète ? Un crypto-actif mis sur orbite après la création dudit logiciel a, visiblement, de grandes chances de passer sous les radars. De plus, 5% des crypto-monnaies déjà existantes, en suivant ce raisonnement, passent également entre les mailles du filet.
Mais le FBI semble (a priori) avoir trouvé la parade. Dans un second temps, le bureau d’élite de la police américaine exige que des « mises à jour quotidiennes de la blockchain » soient l’un des livrables requis dans le cadre du contrat (censé débuter le 25 mars 2022, soit dans un mois jour pour jour). La livraison de matériel de formation et des correctifs dudit logiciel font également partie des conditions sine qua non pour décrocher cet appel d’offres.
Plusieurs grands acteurs de l’écosystème spécialisés dans l’analyse des blockchains tels que Chainalysis ou Elliptic devraient sans doute répondre à l’appel d’offres. Les deux géants de la cybersécurité des crypto-monnaies travaillent déjà pour le compte de certains gouvernements.
Mais détenir un tel logiciel va-t-il permettre au FBI de juguler voire anéantir les manœuvres criminelles et autres transactions illicites qui ont l’avantage d’être (déjà) facilement traçables sur la blockchain. Le bureau fédéral n’a, par exemple, pas eu besoin de ce logiciel pour mettre la main sur le couple accusé d’être lié au piratage de la plateforme Bitfinex et de récupérer, au passage, 94 000 bitcoins sur les 120 000 détournés. Néanmoins, cette affaire « trainait en longueur » depuis 2016 et peut-être qu’un logiciel de traçage aurait permis d’interpeller les suspects plus rapidement. Affaire à suivre.
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