News

Un fork est-il la solution à la résurrection de Terra ?

Crédit : Shutterstock

Le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, propose un plan de relance. Fork ou non, le PDG de Binance, Changpeng Zhao, se montre à la fois critique et sceptique.

 

Le dernier épisode de chute du cours des cryptomonnaies a fait des dégâts. Il a aussi permis de tirer des enseignements de cette crise : le stablecoin algorithmique TerraUSD ne disposait pas d’un design suffisamment résilient.

La question que se posent à présent les acteurs de l’écosystème Terra est celle de la relance. Terra peut-il survivre à l’effondrement de LUNA et de son stablecoin ? Des voix s’élèvent notamment pour promouvoir un fork.

Émission et redistribution d’un milliard de tokens

Do Kwon, le fondateur de Terraform Labs, à l’origine de Terra, fait lui aussi des propositions au travers de la formalisation d’un plan de relance de l’écosystème Terra. Sera-t-il entendu après l’échec de sa tentative de sauvetage de l’UST ?

Cela reste à voir. Kwon lui-même reconnaît que l’UST a perdu trop de confiance auprès des utilisateurs pour jouer un rôle dans la relance. Sa proposition consiste donc à remettre les compteurs à zéro.

Pour Do Kwon, les validateurs devraient réinitialiser le réseau et la distribution des tokens Luna. Le nombre de jetons serait ainsi ramené à 1 milliard, répartis entre différentes parties du réseau.

Ainsi, 40% iraient aux détenteurs de Luna d’avant le dé-peg de l’UST. Pour le fondateur de Terraform Labs, la philosophie globale de son plan consisterait à confier la propriété de la nouvelle chaîne à la communauté.

Indemniser les détenteurs d’UST grâce au réseau

« Il est important de préserver la propriété décente du réseau entre ses partisans et ses artisans les plus fervents », écrit Kwon. Outre cette part de 40% des tokens, il préconise de réserver également 40% aux détenteurs d’UST.

Enfin, 10% iraient « aux détenteurs de Luna au dernier moment de l’arrêt de la chaîne ». Les 10% restants constitueraient le Pool Communautaire. Son objectif : financer le développement futur de la blockchain.

Pourquoi cette redistribution a-t-elle un sens ? Les détenteurs d’UST doivent posséder une grande part du réseau, en tant que détenteurs de la dette du réseau, ils méritent d’être compensés pour les jetons qu’ils ont détenus jusqu’à la fin”, justifie Do Kwon.

Ce plan trouvera-t-il un écho favorable dans la communauté Terra et plus largement la communauté crypto ? Le PDG de Binance, Changpeng Zhao, ne fait pas mystère de son scepticisme.

Où sont les 3,5 Mds$ de BTC de Terra ?

En ce qui concerne le fork, « cela ne fonctionnera pas », assène-t-il sur Twitter. Pour lui la raison est simple : un fork ne crée pas de valeur en soi. Et la solution consistant à émettre de nouveaux jetons ne présente pas plus de garanties, considère CZ, qui se disait dernièrement très déçu de la manière dont l’incident LUNA/UST avait été géré.

« Émettre des pièces (imprimer de l’argent) ne crée pas de valeur », argue le patron du plus grand exchange au monde, estimant que cette approche ne fait que « diluer les détenteurs de tokens existants ».

Pour le patron de Binance, avant même d’envisager des plans de relance de Terra, une partie de la confiance doit être restaurée. Et cela passe par la transparence sur l’usage fait de la réserve de 3,5 milliards de dollars en Bitcoin gérée par la LFG. Or, sur ce point, les informations manquent. Do Kwon promet de faire toute la lumière.

Nous travaillons actuellement à la documentation de l’utilisation des réserves de BTC de la LFG pendant l’événement de dé-peg. Veuillez être patient avec nous car nos équipes jonglent avec plusieurs tâches en même temps », a-t-il tweeté samedi.

Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.

Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr