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Les directeurs financiers doivent se préparer à manipuler des cryptomonnaies. Que ce soit pour des paiements, comme réserve de valeur ou collatéral, l’adoption des monnaies numériques est amenée à progresser.
Détenir de la cryptomonnaie n’est plus un tabou pour les entreprises, y compris cotées en bourse. Hors des acteurs du marché des crypto-actifs comme Coinbase, les exemples restent rares cependant.
En dépit de l’évangélisation menée par Michael Saylor de MicroStrategy, peu de directions financières manipulent aujourd’hui des monnaies numériques. La donne devrait toutefois changer au cours des prochaines années.
Adoption croissante des paiements en cryptomonnaies
Deux facteurs principaux expliquent cette évolution selon le cabinet Gartner. Il s’agit d’abord de la démocratisation des paiements en cryptomonnaies sur les plateformes traditionnelles de paiement. Visa, PayPal, Mastercard sont par exemple engagés dans des projets liés à la blockchain et aux crypto-actifs.
Mais l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (CBDC) contribuera également à encourager les grandes entreprises à intégrer ces moyens de paiement durant les prochaines années. D’ici 2024, ce serait ainsi 20% des grandes entreprises qui utiliseront ces monnaies.
Avivah Litan, VP Analyst de Gartner Research, identifie trois usages principaux de ces monnaies par les organisations. D’abord pour le paiement, mais aussi en tant que réserve de valeur. C’est d’ailleurs le principal argument justifiant de détenir du Bitcoin pour le PDG de MicroStrategy.
Gartner entrevoit néanmoins l’émergence d’une 3e usage au travers de l’institutionnalisation de la DeFi. Les applications de la finance décentralisée permettent en effet aux entreprises de générer des rendements.
Un intérêt croissant parmi les CFOs
Avant de développer ces usages, les directions financières vont toutefois devoir au préalable s’acculturer. DeFi et crypto-actifs demeurent en effet très souvent inconnus des départements finance des sociétés traditionnelles. Le cadre réglementaire doit également être maîtrisé.
Chaque cas d’utilisation principal s’accompagne d’une multitude de considérations technologiques, réglementaires, juridiques et stratégiques que les directeurs financiers et les responsables d’applications doivent évaluer”, souligne Gartner.
Cette complexité a de quoi encore rebuter. Alexander Bant, le directeur de recherche du cabinet, note cependant une hausse de l’intérêt pour la monnaie numérique depuis 2020. Des freins majeurs persistent malgré tout, la volatilité des cryptomonnaies en particulier.
Mais « l’anticipation d’une orientation réglementaire plus claire et l’avènement des CBDC offrent désormais aux directeurs financiers davantage de possibilités de tester les cas d’utilisation des monnaies numériques ».
Les acteurs de la finance se préparent
Et pour mener ces expérimentations, les entreprises pourront notamment s’appuyer sur la maturité croissante de fournisseurs du monde de la finance. « De nombreuses grandes banques, des plateformes de paiement, des dépositaires d’actifs numériques institutionnels et des fournisseurs de wallets ont déjà fait le gros du travail dans ce domaine », considère Avivah Litan.
Cette montée en compétence « devrait permettre aux grandes entreprises de déployer leurs propres applications de monnaie numérique avec un minimum de friction », poursuit-elle. D’autres facteurs encouragent cette adoption sur les 12 à 24 prochains mois. Et parmi ceux-ci, une inflation record sur les 40 dernières années.
2022 est l’année où nous nous attendons à ce que les directeurs financiers approfondissent rapidement leurs connaissances sur les actifs numériques, les monnaies et autres applications blockchain. Lorsque le PDG et le conseil d’administration commencent à demander l’avis du DAF, ceux-ci se doivent d’avoir un point de vue sur les risques et les points de différenciation pour leur organisation.” conclut le cabinet américain.
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