Le World Gold Council veut réformer le marché de l’or grâce à la blockchain et aux tokens. Mais pour réussir cette révolution, il est impératif de convaincre les grandes banques, réticentes à mettre en danger leur domination.
L’or est un marché d’une taille considérable estimée à 11.000 milliards de dollars. Son fonctionnement est globalement inchangé depuis plusieurs décennies. Et de précédentes tentatives pour introduire des évolutions se sont soldées par des échecs.
Le World Gold Council, le principal lobby des mineurs, espèrent bien néanmoins parvenir à le moderniser. Son ambition porte un nom : Gold 247. Il s’agit de rendre le trading de l’or actif en 24×7.
L’or tokenisé pour améliorer sa liquidité
Pour bouleverser les règles du jeu, David Tait, le président du lobby, propose donc d’introduire de la blockchain pour tracer les stocks d’or. Mais il préconise en outre la création d’un jeton numérique adossé à cet actif.
Ces deux composants faciliteraient les échanges en rendant l’or plus liquide. Les partisans de la réforme justifient ce projet par la concurrence des autres actifs et les difficultés pour le retail d’accéder à ce marché.
En outre, les marges associées à ces transactions seraient faibles. Grâce à un token, les détenteurs disposeraient de droits sur l’actif or sous-jacent. Des produits financiers comme des ETF permettent des investissements approchants.
Toutefois, les parts détenues par des particuliers ne peuvent être converties en or. Quant aux stablecoins or, comme le Gold Token de Seba Bank, ils n’ont pas à ce jour les faveurs des investisseurs.
Les maîtres de l’or font de la résistance
Cela s’explique notamment par l’opposition des tenants du marché de l’or. La création d’un token, comme celui proposé par le World Gold Council, nécessite un soutien de toute la chaîne de valeur.
Problème : les leaders du marché, comme JPMorgan et HSBC, bloquent toute réforme en profondeur afin de préserver leur domination. Ils avaient ainsi fait barrage au trading de futures or sur le London Metal Exchange.
David Tait entend bien malgré tout avancer ses pions. Le projet entre en phase pilote en partenariat avec la London Bullion Market Association. Y participent en outre 30 acteurs, parmi lesquels des mineurs, raffineurs et banques.
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