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Le Japon sanctuarise les stablecoins

Japon
Crédit : Shutterstock

Spectatrices (impuissantes), à l’image de tant d’autres, de l’effondrement du jeton TerraUSD, les autorités japonaises ont décidé d’offrir un cadre légal aux stablecoins afin de se prémunir contre ce genre de catastrophes.

 

Se servir des erreurs du passé pour éclairer l’avenir. Telle semble être la volonté des législateurs japonais qui ont offert, ce vendredi, un cadre légal aux stablecoins, ces actifs numériques censés, comme leur nom l’indique, jouir d’une certaine stabilité. Ces derniers ont fait les choux gras de la presse de toute obédience et ont largement défrayé la chronique, ces dernières semaines- parfois avec une pointe d’alarmisme exacerbée- avec la descente aux enfers du token UST de Terra. Ce naufrage « à ciel ouvert » et à la face du monde a néanmoins eu le mérite d’éveiller les consciences. Celles des parlementaires japonais notamment.

Ainsi, les députés nippons ont adopté un projet de loi conférant un véritable statut juridique à cette classe d’actifs, la définissant comme une monnaie numérique à part entière. Dès lors, ces fameux stablecoins sont uniquement tributaires du yen, dans le cas d’espèce, ou d’une autre monnaie légale. En outre, selon cette nouvelle réglementation en vigueur au pays du Soleil Levant, les stablecoins doivent offrir, à leurs détenteurs, le droit de les racheter à leur juste valeur nominale. Du moins s’ils souhaitent être « dans les clous » de cette nouvelle loi.

De plus, fidèle à son patriotisme exacerbé dans pléthore de domaines – la crypto ne faisant pas exception à la règle-, le Japon, avec ce vote, jette les bases d’un cadre légal où les stablecoins ne peuvent être émis que par des banques agréées, des agents de transfert de fonds enregistrés et des sociétés de fiducie ayant reçu l’imprimatur des autorités compétentes. La législation, en revanche, ne prend pas en considération les stablecoins adossés à des actifs existants, en provenance d’émetteurs étrangers comme Tether, ou ses homologues algorithmiques, à l’instar de l’USDD de Tron qui a vite fait son trou dans l’écosystème grâce – ou à cause c’est selon- les déboires de Terra.

Divers garde-fous qui devraient permettre de ne plus revivre le cauchemar engendré par la chute du jeton de Terra. La loi ne devrait néanmoins entrer en vigueur que dans une année ce qui devrait permettre à tous ceux désireux d’émettre un stablecoin de le faire dans un cadre juridique préétabli. A l’image de l’entité bancaire Mitsubishi UFJ Trust and Banking qui a fait état de sa volonté d’émettre son propre jeton baptisé Progmat Coin.

Cette composante de Mitsubishi UFJ Financial Group a assuré que son jeton sera entièrement garanti par du yen placé sur un compte en fiducie et, comme susmentionné, qu’il garantira son remboursement à sa (juste) valeur nominale.

Des précautions d’usage qui devraient permettre d’éviter le fiasco du stablecoin TerraUSD et sur laquelle commencent à se pencher les analystes afin de ne plus revivre une telle séquence cauchemardesque. Un « nouvel épisode » Terra romprait, sans doute définitivement, la confiance portée à cette classe d’actifs numériques.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.