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Jean-Noël Barrot et NFT : « On ne peut pas faire une révolution technologique par décret »

Jean-Noël Barrot · Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications
Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, durant la conférence de presse de la NFT Factory - Coins.fr ©

Le ministre du numérique se réjouit de la création de la NFT Factory et vante l’ambition du gouvernement de faire de la France un hub européen de la crypto. Prochaines étapes : donner un cadre réglementaire à la DeFi et aux NFT.

 

C’est une constante dans le discours gouvernemental : mettre en avant son action en faveur du développement de l’industrie crypto en France grâce à la loi Pacte de 2017. Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, a réitéré l’exercice lors de l’inauguration de la NFT Factory.

Cette ouverture constitue selon lui « un moment important pour le monde des NFT, du Web3, mais aussi pour Paris et la France ». Pour Jean-Noël Barrot, elle participe à l’impulsion politique donnée par le président Macron en faveur du Web3.

La France à « l’avant-garde » sur les NFT

« Nous avons l’ambition, avec le président de la République et avec le gouvernement, d’en être à l’avant-garde », déclare le ministre délégué. Il s’inscrit ainsi dans le prolongement des récentes déclarations du patron de Bercy, Bruno Le Maire, sur BFM.

Jean-Noël Barrot fait un pas de plus. « Nous avons réussi à faire de la France, sans doute, le premier hub pour les cryptos », juge-t-il. Cette « réussite » et cette ambition, le membre de l’exécutif les conditionne à un partenariat « étroit » avec les acteurs, dont les 128 fondateurs de la NFT Factory.

Il est également nécessaire, poursuit le ministre délégué, d’être « ambitieux dans la manière dont nous pouvons les accompagner ». Et cet accompagnement porte sur trois domaines principaux que sont crypto, DeFi et NFT.

L’expérience « réussie » sur la crypto étendue à la DeFi et aux NFT

En parvenant à positionner la France sur ces trois usages, Jean-Noël Barrot  estime par ailleurs que le pays sera alors en bonne position pour développer les usages futurs du Web3 et de la blockchain.

Mais quelles actions envisage concrètement le gouvernement ? Sans rentrer dans les détails, le ministre du numérique met en avant les mesures prises sur la crypto, et qui pourraient donc inspirer celles appliquées à la DeFi et aux NFT.

Il s’agit ainsi de la loi Pacte et de MiCA, le règlement européen en faveur duquel la France a œuvré durant sa présidence de l’UE. Et le gouvernement de considérer que ce sont ces mesures qui ont participé à l’attrait de la France pour les géants mondiaux de la crypto, comme Binance et Crypto.com.

De cette expérience réussie, nous voulons tirer toutes les leçons pour les autres secteurs que sont la DeFi et les NFTs”, en tire Jean-Noël Barrot comme conclusion.

Concernant la finance décentralisée, le ministre reconnaît des « inquiétudes très fortes », mais aussi des atouts.

NFT : La « France a aussi de nombreux atouts »

Il estime ainsi que la DeFi peut en particulier s’appuyer sur la puissance de sa place financière pour se développer en France. L’ambition affichée : positionner le pays « en avant-garde sur la régulation » et sur l’attractivité.

Les NFT enfin : « il y a des inquiétudes, il ne faut pas se le cacher », note le représentant du gouvernement. Parmi celles-ci, leur empreinte carbone ou encore leur utilité, « complexe à appréhender ».

Néanmoins, sur les jetons non fongibles, la « France a aussi de nombreux atouts », assure Jean-Noël Barrot, entrevoyant une place « de hub européen et sans doute mondial » sur le marché des NFT.

Trois usages principaux de ces actifs se développent et pour lesquels la France dispose d’une industrie reconnue mondialement : la culture, le luxe et le gaming. Le secteur privé est ici à l’ouvrage.

Il nous reste, et c’est la responsabilité de la puissance publique, à accompagner ce mouvement”, déclare le ministre.

Cela passera notamment par un soutien via de « l’argent public », mais après une étape de réflexion. Ni budget ni calendrier ne sont précisés.

Des réflexions réglementaires dans les prochains mois

Le cabinet du ministre indiquait dans un second temps à l’AFP que le financement se ferait dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Avant d’engager des dépenses, « il faut qu’on réfléchisse bien à la manière dont nous voulons le faire », tempère Jean-Noël Barrot.

Les décisions s’appuieront notamment sur un rapport remis la semaine prochaine au gouvernement. Celui-ci porte sur « les opportunités pour un métavers européen », une promesse de campagne du candidat Macron.

Parallèlement, le gouvernement entend « construire un cadre régulatoire pour les NFTs, qui sont encore des objets non identifiés sur le plan du droit ». Ce cadre est réclamé par les acteurs afin de lever l’incertitude juridique, comme a pu le souligner Faustine Fleuret, la présidente de l’ADAN.

Nous allons engager un certain nombre de réflexions dans les mois qui viennent de façon à sécuriser les acteurs, à ouvrir le marché français (…) et, comme nous l’avons fait avec les crypto, à ouvrir les marchés européens”, annonce le membre de l’exécutif.

Et le ministre de tendre la main au secteur privé pour faire aboutir ces initiatives. « Nous ne pouvons pas faire une révolution technologique par décret ou par ordonnance. On ne peut le faire qu’avec le foisonnement des initiatives », dont la NFT Factory.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr