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La Banque centrale européenne va de l’avant avec son projet d’euro numérique et annonce une phase de préparation. « Nous devons préparer notre monnaie pour le futur », clame sa présidente Christine Lagarde.
Après une phase d’étude démarrée fin 2021, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a annoncé mercredi le lancement d’une « phase préparatoire » pour le projet d’euro numérique, et ce, pour une durée initiale de deux ans.
Selon un communiqué, la phase préparatoire ouvrira la voie à une décision future sur l’éventuelle émission d’une MNBC, ou monnaie numérique de banque centrale (CBDC en anglais) à destination des particuliers et des entreprises.
L’euro digital prendrait une « forme numérique d’espèces » et fonctionnerait dans toute la zone euro. La CBDC serait disponible à la fois en ligne et hors ligne. Elle pourrait être utilisée entre particuliers, dans les points de vente, pour des achats sur internet et pour des transactions avec les administrations publiques.
Nous devons préparer notre monnaie pour le futur. Nous envisageons l’euro numérique comme une forme numérique d’espèces qui pourrait être utilisée pour tous les paiements numériques, gratuitement, et qui garantirait le plus haut niveau de confidentialité. Il coexisterait avec les espèces, qui seront toujours disponibles, afin de ne laisser personne de côté », a déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE.
La BCE affirme que l’euro numérique offrirait le même niveau de confidentialité que les espèces pour les paiements hors ligne.
D’après la Banque des règlements internationaux, 15 banques centrales pourraient lancer une CBDC destinée au retail d’ici à 2030. Aujourd’hui, quelques pays, dont la Chine et le Nigeria, ont commencé à émettre ce type de monnaie.
L’été dernier, la Commission européenne dévoilait le Paquet législatif « monnaie unique » prévoyant la création d’un cadre pour l’émission d’un euro numérique. Elle plaidait notamment pour des seuils en termes de détention et de transaction. Ces limites seraient déterminées par la BCE.
Nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers les paiements numériques, et nous devrions donc nous préparer à émettre un euro numérique parallèlement aux espèces », a ajouté Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE.
On apprend que les personnes non bancarisées et qui ne sont pas à l’aise avec les outils numériques auront aussi accès à l’euro digital, grâce à des cartes physiques fournies par un organisme public. « Les utilisateurs pourraient également échanger des euros numériques contre des espèces et vice versa aux distributeurs de billets », précise l’annonce.
