Un vote sur le projet de loi MiCA se tient aujourd’hui au Parlement européen. Deux propositions s’opposent, dont l’une interdisant le Proof-of-Work, soit Bitcoin. Sur les réseaux sociaux, les partisans de la crypto se mobilisent.
L’examen de MiCA au Parlement européen fait décidément l’objet d’un véritable feuilleton. Et les positions sont pour le moins passionnées. Un premier vote était reporté in extremis fin février à la demande du rapporteur.
La cause : un alinéa suggérant une interdiction du proof-of-work, un algorithme de consensus blockchain sur lequel reposent notamment Bitcoin et Ethereum. La polémique semblait cependant éteinte avant un nouveau vote le 14 mars. Il n’en est rien.
Deux visions opposées de la crypto
Au final, ce sont deux propositions qui doivent être examinées aujourd’hui par les eurodéputés : avec ou sans PoW. La première disposerait d’une courte majorité. Le vote est par conséquent indécis, même si le parcours législatif de MiCA est loin d’être achevé.
Les soutiens des crypto-monnaies se mobilisent donc en amont du vote (en début d’après-midi) pour renforcer la majorité favorable au PoW – et Bitcoin. Ledger, qui s’efforce par ailleurs d’introduire la crypto dans le débat politique français, réagit par le biais de plusieurs de ses cadres.
« C’est très inquiétant et cela aurait de graves conséquences pour l’Europe. L’un des principaux sera de céder le leadership et le contrôle du #Web3 aux États-Unis, tout comme cela a été fait avec le Web2, qui reste dominé par une poignée de géants américains de la technologie », écrit Léonard Korkmaz, Product Marketing Manager.
L’Europe est sur le point de faire une erreur considérable concernant le #Bitcoin, l’Ethereum et la preuve de travail de manière générale dans le cadre de la position dure contre elle dans le #MICA”, insiste Jean-Michel Pailhon, le Chief of Staff de Ledger.
Un vote qui ruinerait la compétitivité de l’Europe
Les membres de l’Adan, une organisation française d’acteurs crypto, se mobilisent. Outre Ledger, c’est Coinhouse qui dénonce la perspective d’une interdiction du proof of work en Europe.
Deux approches concernant les crypto : 1) celle des États-Unis avec les annonces de Biden montrant le rôle clé qu’ils voient pour ces technologies et actifs et 2) celle du Parlement européen avec la proposition d’interdire les technologies PoW puis le bitcoin et quelques autres actifs lors d’un vote”, regrette son PDG, Nicolas Louvet.
Le député Pierre Person a été parmi les premiers à réagir au texte et à sa version anti-PoW. « En interdisant Bitcoin et Ethereum, en compliquant l’utilisation des NFT et de la DeFi, le Parlement européen hypothèque notre souveraineté monétaire et financière », s’alarmait-il sur Twitter.
Le futur de l’économie européenne en danger ?
Les réactions de professionnels de la blockchain et des crypto-actifs sont très nombreuses, que ce soit sur LinkedIn ou sur Twitter.
« De ce vote va dépendre notre capacité en #Europe à pouvoir ou non développer une économie robuste et compétitive du #WEB3. Les USA sont déjà en train de dévorer le marché et demain, si rien n’est fait, nos députés vont voter une loi nous 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 simplement de les concurrencer », juge Daniel Villa Monteiro, Directeur pédagogique de l’école Alyra.
La crypto est sans doute l’invention la plus importante depuis internet. Ne la régulez pas par des petits jeux politiciens et démagogues. C’est du sérieux. Cela conditionne une belle partie du futur de l’économie Européenne !”, s’emporte Yves Choueifaty, le président de Tobam.
« Faites comme moi, écrivez à un député européen ! Expliquez-lui de quoi il retourne exactement pour lui faire comprendre que c’est une très mauvaise décision pour l’Europe. Idéalement proposez un entretien téléphonique », encourage un spécialiste de l’investissement, Louis Alexandre de Froissard.
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