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« Change the code, not the climate », plaidoyer pour un Bitcoin eco-friendly 

Bitcoin vert
Crédit : Shutterstock

Greenpeace et le cofondateur de Ripple sont les fers de lance d’une campagne destinée à enjoindre Bitcoin à adopter un mode de fonctionnement plus respectueux de l’environnement.

 

Le débat fait rage entre les « anti » et les « pro » Bitcoin. En effet, les thématiques environnementales occupent une place de plus en plus importante au sein de l’écosystème. Mais la mesure et la modération sur ces thématiques ne sont malheureusement pas légion, laissant souvent la place aux invectives et à l’hystérisation du débat. Toutefois, deux protagonistes, légitimes dans leur domaine respectif, ont décidé d’unir leurs forces pour proposer une base de discussion sur la pollution générée par Bitcoin. Il s’agit de Greenpeace, que l’on ne présente plus, et Chris Larsen, cofondateur et président de Ripple.

Ils sont les maîtres-d’œuvre du plaidoyer « Change the Code, Not the Climate », un manifeste pour un Bitcoin davantage respectueux de l’environnement. Ces derniers estiment qu’il suffirait de « pas grand-chose » pour que la reine des crypto-monnaies puisse adopter un mécanisme moins énergivore qui contenterait l’ensemble de l’écosystème, et au-delà.

Si seulement 30 personnes – les principaux mineurs, les exchanges et les principaux développeurs qui construisent et contribuent au code de Bitcoin – acceptaient de réinventer l’extraction de preuve de travail (PoW) ou acceptaient un passage à un protocole à faible consommation d’énergie, Bitcoin cesserait de polluer la planète. »

Le système de« preuve de travail » (proof of work en version originale) qui peut être assimilé au « cœur du réacteur » des deux premières crypto-monnaies du marché Bitcoin et Ethereum, particulièrement gourmand en énergie, a notamment été dans le collimateur du Parlement européen qui, après avoir soufflé le chaud et le froid sur le sujet, a souhaité interdire ce procédé dans une proposition de loi. Mais la majorité des députés a voté contre ce texte. En revanche, Ethereum affine depuis plusieurs mois sa transition vers la preuve d’enjeu (Proof of Stake), mécanisme bien moins énergivore et, de fait, moins polluant.

Avec le PoS, exit le « mining », place au « staking » ce qui signifie que les participants au réseau placent sous séquestre des jetons pour valider des transactions. Une « mue » que Greenpeace et Chris Larsen enjoignent Bitcoin à suivre, pour le bien de la planète. Greenpeace s’inquiète notamment du fait que l’énergie nécessaire au mining de Bitcoin provient principalement de combustibles fossiles et que les mineurs utilisent les déchets de charbon et le gaz naturel associé pour alimenter leurs opérations.

Un « réveil » assez tardif de la part de Greenpeace qui a allègrement accepté les dons en bitcoins entre 2014 et mai 2021, laps de temps durant lequel la notoriété de la première des crypto-monnaies a gagné tant en notoriété auprès du grand public qu’en valeur. Mais au printemps dernier, changement de discours avec l’arrêt des dons en bitcoins, l’association invoquant les préoccupations environnementales. Une prise de conscience, en mars 2022, qui interpelle de la part d’une association protectrice de l’environnement, la pollution engendrée par le mining ne datant pas de l’an passé.

Chris Larsen, qui a investi 5 millions de dollars dans l’initiative, s’est montré plus pédagogue mettant en avant le succès récent des blockchains Solana et Cardano « construits sur une faible énergie ». Et ce dernier estime qu’avec la transition à venir d’Ethereum, Bitcoin n’a plus aucune excuse pour ne pas suivre le sillon tracé par son dauphin.

Une doléance qui, en dépit de toutes les explications susmentionnées, risque de rester lettre morte aux yeux de Chris Bendiksen « Bitcoin research lead », chez Coinshares.

La probabilité que Bitcoin adopte, un jour, la preuve d’enjeu est exactement égale à 0%. Les mineurs n’ont aucune intention de détruire la sécurité du protocole en faisant une telle démarche », a-t-il assuré.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.