Un rapport exploratoire sur le développement des métavers a été remis au gouvernement. Sa finalité : poser les bases d’une « stratégie métaversique » couvrant tous les sujets, de l’infrastructure à la régulation.
Le ministre délégué à la transition numérique et aux télécoms, Jean-Noël Barrot, le rappelait lors de l’inauguration de la NFT Factory. Un rapport prochain consacré au métavers alimenterait la réflexion du gouvernement sur le Web3.
Cette mission est à présent achevée avec la remise du document aux ministres de la Culture et du Numérique. Ses trois auteurs, Camille François, Remi Ronfard et Adrien Basdevant, y posent les fondations d’une possible « stratégie métaversique ».
L’arbre Meta qui cache la forêt
Les rapporteurs s’attèlent notamment à poser une définition, non du, mais des métavers. Ils observent en effet une « grande confusion » autour de ce concept, que tente depuis 2021 de se réapproprier Meta.
La première préconisation du rapport consiste donc à « résister à des visions réductrices (im)portées par des campagnes de marketing ». Ainsi, à chaque acteur, sa propre définition du métavers et ses technologies sous-jacentes.
Tout comme le métavers ne se résume pas aux développements de Meta et ses applications pour les réseaux sociaux, il n’est pas non plus indissociable de la blockchain et du Web3, considèrent les auteurs.
Ainsi pour nous, métavers et blockchains (tout comme métavers et Web3) ne sont en rien consubstantiels, mais certains métavers pourraient reposer sur des technologies de registres distribués”, écrivent-ils.
La France bien positionnée sur l’immersion
En conséquence, pour définir une stratégie politique adaptée, il convient de partir d’une « définition souple, qui suggère la pluralité des horizons des technologies de l’immersion ». Or, dans ce secteur, la France est « bien positionnée », grâce notamment à son écosystème, et même ses deux écosystèmes.
Le rapport distingue en effet celui des réalités numériques (virtuelle, augmentée, mixte) et un second englobant Blockchain, Web3 et NFT. « Il existe des talents français dans ces deux écosystèmes ».
Une stratégie métavers publique doit par conséquent « nécessairement couvrir ces deux écosystèmes à la fois, même si en réalité peu les réunissent à date », préconisent les rapporteurs.
Afin d’activer ces écosystèmes, ils recommandent en outre de les mobiliser à court terme sur des projets concrets. Et les JO de 2024 pourraient constituer cette opportunité imminente.
Des actions communes dès les JO de Paris 2024
Le rapport invite à réunir les acteurs « au sein d’un consortium public/privé placé sous le pilotage d’Inria » dans l’ambition de « proposer des actions de grande visibilité autour d’expériences immersives » sur les Jeux Olympiques.
Plus largement, une stratégie métavers devrait reposer sur de grands axes couvrant l’infrastructure, la culture, la régulation, le soutien à l’innovation, sans oublier les enjeux sociétaux et environnementaux.
A ce titre, le développement des métavers devrait s’appuyer, par exemple, sur des standards ouverts et sur leur interopérabilité. En matière de soutien à l’innovation, les auteurs mettent en garde contre une politique qui viserait uniquement « à faire émerger le Google européen du métavers ». Le soutien doit être plus divers.
Il semble stratégique de protéger, soutenir et encourager les acteurs en pointe sur des briques technologiques peut-être plus modestes, mais essentielles à la constitution des métavers de demain.” Et, idéalement, ces briques adopteront des standards écoresponsables.
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