Un dirigeant de BlackRock estime que l’adoption de la tokenisation par les institutionnels prendra plus de temps que prévu. Cependant, les effets de cette tokenisation sur l’écosystème seraient considérables.
La tokenisation de la finance traditionnelle est engagée depuis quelques années désormais. Les initiatives de grandes banques, y compris en France, en témoignent. Avec par exemple le tout récent enregistrement PSAN de CACEIS, filiale post-marché du Crédit Agricole.
Combien de temps sera nécessaire pour achever une transformation d’une telle ampleur ? « Faire des plans sur la comète à horizon 12 à 18 mois dans cet environnement, c’est très hasardeux », répondait Jean-Marc Stenger, CEO de Société générale FORGE.
La tokenisation plus lente que prévue, à court terme
Il notait cependant une accélération de l’adoption. « Elle est beaucoup plus rapide que ce que nous avions anticipé », indiquait-il. Pour Joseph Chalom, responsable des partenariats stratégiques chez BlackRock, les institutionnels avancent certes, mais lentement.
Les ETF Bitcoin ne constituent pas la seule actualité et l’unique centre d’intérêt du géant mondial de la finance. La tokenisation est bien entendu aussi au cœur de ses préoccupations.
Et pour son cadre, qui s’exprimait lors d’une conférence du Financial Time, « la tokenisation pourrait être plus lente que prévu à court terme ».
Elle est cependant inéluctable et ses effets s’annoncent majeurs. La tokenisation, « à long terme (…) jouera un rôle monumental dans l’évolution de notre écosystème » déclare Joseph Chalom.
Des conditions à réunir pour tirer la tokenisation
Selon le Boston Consulting Group, le marché de la tokenisation des actifs illiquides, y compris l’immobilier et les ressources naturelles, pourrait dépasser 16 000 milliards de dollars d’ici à 2030.
Ces perspectives ne seront possibles qu’à certaines conditions. C’est ce que souligne le cadre de BlackRock.
Nous devons travailler avec de bons acteurs, et avec une bonne infrastructure, qui se renforce d’elle-même, alors l’argent et l’adoption viendront », cite-t-il notamment.
BlackRock participe à ces développements. Chalom précise ainsi que l’entreprise mène de multiples discussions avec des acteurs de la finance traditionnelle et aussi crypto. Le géant a par exemple noué un partenariat avec l’émetteur de stablecoins Circle.
La DeFi à l’épreuve de la gestion des identités
Pour son représentant, le secteur doit se regrouper autour de certains actifs et donner la priorité à des cas d’usage réels. En Europe, la priorité va ainsi aux securities, en commençant par les obligations. Et le régime pilote permet désormais des expérimentations grandeur nature.
Pour la finance décentralisée, le dirigeant de BlackRock se montre plus réservé en ce qui concerne l’adoption à l’échelle par les institutionnels, en particulier pour des raisons de KYC et de réglementation.
Il ne remet cependant pas en cause le potentiel à long terme de la DeFi. Smart contrats et réserves de liquidités importantes constituent des atouts pour la clientèle institutionnelles. Mais doit être résolue au préalable la question de l’identité numérique, un obstacle majeur aujourd’hui.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.