Le procès du fondateur de FTX débutera mardi 3 octobre. Des ex-partenaires, clients et investisseurs devraient témoigner contre SBF. Le présumé escroc risque plus de 100 ans de prison.
Sam Bankman-Fried s’apprête à affronter les juges alors que son procès s’ouvrira demain, mardi 3 octobre 2023, aux États-Unis. L’ex star des cryptomonnaies fait l’objet d’une dizaine de chefs d’accusation, dont fraude électronique, complot en vue de commettre du blanchiment d’argent ou encore infractions liées au financement de campagnes électorales.
Au total, le fondateur de FTX risque jusqu’à 115 ans d’emprisonnement s’il est reconnu coupable de tous les chefs d’accusation. Une condamnation pour l’un des chefs pourrait suffire à envoyer l’ancien PDG en prison pour un long moment.
Le procès devrait durer environ 1 mois et demi et inclure les témoignages de clients, investisseurs, proches de Sam Bankman-Fried et même de son ex petite copine et partenaire Caroline Ellison, qui plaidait coupable fin 2022, à l’instar d’autres anciens dirigeants de FTX comme Gary Wang et plus récemment Ryan Salame.
Dans chacune de ces affaires, les témoignages attendus sur la manière dont les témoins ont compris leur relation avec le défendeur et ses sociétés, ainsi que leur interprétation des déclarations faites par le défendeur et ses agents, sont directement pertinents aux questions en litige au procès et sont probante de la manière dont des personnes raisonnables auraient interprété et compris les déclarations faites par le défendeur concernant le traitement par FTX des actifs des clients et d’autres questions », a écrit Kaplan, le juge en charge de l’affaire dans une lettre.
L’accusation tentera notamment de prouver que SBF a conspiré avec les autres dirigeants pour déplacer des milliards de dollars appartenant aux utilisateurs de FTX vers le hedgefund du groupe Alameda Research, qui utilisait l’argent afin d’acheter des biens immobiliers de luxe ou encore faire des dons politiques. Les témoignages des proches de l’ex chef de la plateforme d’échange de cryptomonnaies seront ainsi cruciaux pour l’accusation.
Il s’agit d’une affaire extrêmement importante. Il s’agit du plus grand procès que nous ayons vu dans le monde de la crypto. Je pense que les arguments du gouvernement semblent très solides. Ils ont plusieurs témoins coopérants qui ont travaillé en très étroite collaboration avec lui et qui vont dire qu’ils ont commis un crime avec lui. S’il n’y a pas justice ici pour les victimes, je pense que ce sera un véritable coup dur », a commenté Sarah Paul, ancienne procureure fédérale et associée du cabinet d’avocats Evershed Sutherland.
Bankman-Fried, dont la liberté conditionnelle a été révoquée en août pour subordination de témoins, sera défendu par le cabinet Cohen & Gresser et son avocat principal Mark Cohen. L’américain de 31 ans pourrait toujours décider de changer sa stratégie de défense et admettre sa culpabilité avant ou pendant le procès, bien que le scénario reste néanmoins peu probable à l’heure actuelle.
A noter que durant le procès, SBF pourrait choisir de prendre la parole pour se défendre lui même, au risque de subir un contre-interrogatoire préjudiciable.
Il serait téméraire de la part de Bankman-Fried de témoigner. Il s’est montré très irrégulier. Vraisemblablement, son avocat lui dit que c’est hors de question. Mais parfois, les clients n’écoutent pas, » a déclaré Bradley Simon du cabinet Schlam Stone & Dolan.
Pour suivre facilement l’actu Crypto et Web3, retrouvez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook et Telegram