Le secteur français de la crypto représentait en janvier 1129 emplois, dont 85% en France. Cet effectif pourrait doubler d’ici un an. Ces acteurs ont en outre déjà levé 1,2 milliard d’euros et la moitié envisage de nouvelles opérations.
En 2021, le marché des crypto-actifs atteignait un sommet à 3000 milliards de dollars. Pour les observateurs, y compris parmi les moins partisans de la crypto, 2021 a été une année phare pour l’écosystème.
KPMG France et l’Adan n’ont pas manqué de le rappeler le 14 février à l’occasion de leur présentation du panorama français de la cryptomonnaie. D’après leur étude, 8% de Français ont déjà investi dans cette jeune classe d’actifs.
600 projets crypto recensés en France
La crypto, ce n’est cependant pas uniquement de nouveaux produits financiers. C’est également une industrie. Et en France, celle-ci représenterait, a minima, 1129 emplois directs – dont 85% localisés sur le territoire.
Un tel travail de recensement n’est pas simple cependant, reconnaît Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain & crypto-actifs pour KPMG France. Pour l’étude, 29 entreprises ont été retenues sur la base de différents critères, dont les effectifs.
Il est également important de souligner que l’écosystème crypto comprend aussi d’autres entreprises non-établies qui développent des projets crypto encore peu matures mais prometteurs”, expliquent les auteurs.
En agrégeant différentes sources de données, KPMG évalue à environ une centaine le nombre d’entreprises crypto en France en 2022 ayant dépassé le stade de projet. Ce décompte n’est pas exhaustif. La DGE dénombrait 200 projets blockchain actifs en 2019. Quant à BPI France, elle recense au moins 600 projets crypto à ce jour.
Un réservoir de richesses et d’emplois
En complément de la centaine d’entreprises identifiées précédemment, nous estimons donc que 500 projets crypto sont à un stade précoce de développement”, considère le rapport.
Et ces projets constituent donc un réservoir potentiel de création de richesses et d’emplois. En termes d’emplois, l’industrie française de la crypto pourrait atteindre les 2400 salariés en janvier prochain. C’est une hypothèse de croissance de 120% basée sur les intentions d’embauches. Sur les 29 sociétés sondées, 28 ont des postes ouverts, dont 27 pour des profils techniques.
En matière de création de richesses, elles sont 12 à prévoir de lever prochainement des fonds – sachant que l’industrie crypto française pèse déjà 1,2 milliard d’euros de fonds levés. Toutefois, les deux licornes françaises, Sorare et Ledger, représentent un peu plus d’un milliard de dollars sur 2021.
Les autres acteurs français ne bénéficient pas d’un même accès au financement. Ce n’est cependant pas une spécificité des entreprises de la crypto. C’est plus largement l’écosystème français du logiciel qui se trouve dans une même configuration.
Talents et financements sont essentiels
Cédric O, qui clôturait la conférence de l’ADAN, a d’ailleurs insisté sur l’importance du financement pour le développement d’un écosystème français de l’innovation – et pas seulement crypto. L’autre condition majeure, c’est les talents, considère le secrétaire d’État au numérique.
Si nous ne sommes pas capables de répondre, en général, à ces deux points que sont le financement et les talents, alors nous ne serons pas à même de répondre aux enjeux de cet écosystème”, déclare Cédric O.
Or, le gouvernement espère voir émerger d’autres licornes de la crypto.
« Nous en voulons encore plus… et cela dans l’ensemble des secteurs », ajoute le représentant de l’exécutif. Les entreprises de la crypto entendent y contribuer et favoriser l’action publique à leur bénéfice. Leur poids dans l’économie française est une condition.
Dans le rapport, Adan et KPMG estiment ainsi que le potentiel d’emplois de la crypto pourrait atteindre « plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’emplois d’ici 5 ans, sans compter les emplois indirects et induits ».
Les 100.000 emplois seraient quant à eux une hypothèse crédible à l’horizon 2030. Et une telle perspective amène certains candidats à la présidentielle à s’intéresser à l’industrie crypto. C’est notamment le cas d’Eric Zemmour.
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