Le fournisseur d’infrastructures blockchain InfStones a bouclé un tour de table de 33 millions de dollars en série B et nourrit de (très) hautes ambitions.
« Devenir l’AWS de la blockchain ». Décidément, l’entité Amazon Web Services (AWS) suscite des vocations au sein de l’écosystème crypto. Au début du mois, c’est la licorne Alchemy, concurrente directe d’InfStones qui filait la métaphore et se paraît des atours de la filiale d’Amazon. Forte d’une levée de fonds de 200 millions de dollars propulsant sa valorisation à 10,2 milliards de dollars, cette dernière semblait avoir les moyens de ses ambitions. Dans le cas, d’InfStones, le tableau de marche s’avère, en l’état, beaucoup plus modeste que ne le laisse penser cet ambitieux comparatif.
Si la jeune pousse peut se targuer d’avoir bouclé avec brio un cycle de financement d’un montant de 33 millions dollars, avec à la manœuvre Susquehanna International Group et Dragonfly Capital, cette opération porte le financement total de la société à « seulement » 45 millions de dollars. Si « l’espoir fait vivre », la volonté de devenir, en l’état, « l’AWS de la blockchain » s’avère néanmoins quelque peu présomptueuse. Pléthore de jeunes pousses désireuses de se comparer à leurs illustres devancières comme Netflix, Tinder et consorts s’y sont brûlées les ailes.
Mais la start-up, rentable depuis 2018, soit dès la première année de son exercice, a de sérieux arguments à faire valoir et de prestigieux clients en « portefeuille » à l’instar de l’exchange de premier plan Binance ou encore la société d’analyses Dune Analytics. Dans le détail, InfStones permet à ses utilisateurs de créer des applications décentralisées et son service prend également en charge « quelques dizaines de milliers » de nœuds sur des blockchains telles que BNB Chain, Cardano, Chainlink, Ethereum, Polkadot, Polygon ou encore Solana.
« Beaucoup de blockchains veulent devenir plus décentralisées, ce qui nécessite que davantage de personnes lancent un nœud dans leur écosystème. Mais ces personnes n’ont pas forcément les compétences requises et ne savent pas comment procéder », développe le PDG Zhenwu Shi. Et de poursuivre. « En utilisant notre produit, ils peuvent très facilement lancer et participer au réseau blockchain ». InfStones qui dispose de bureaux à Pekin, aux États-Unis et au Canada prévoit d’allouer une partie de son financement pour prendre en charge une centaine de blockchains contre 50 actuellement.
Le reste du financement sera notamment dévolu à étendre les opérations de la jeune pousse en Asie, en Europe et en Amérique du sud. InfStones a également fait savoir qu’elle souhaitait allègrement étoffer ses « forces vives » en passant de 30 à 90 employés d’ici l’année prochaine. Une « roadmap » atteignable mais suffisante pour devenir, l’AWS de la blockchain ?
Tom Schmidt, partner de Dragonfly Capital, à la manœuvre de la levée de fonds n’a (évidemment) aucun doute à ce sujet.
Tout comme AWS a facilité le déploiement d’applications pour les entreprises sur les serveurs, le stockage et les bases de données, InfStones simplifie le déploiement de nœuds, d’API et d’autres services »
Et de voir InfStones comme un « facilitateur » auprès d’entreprises moins rodées à la blockchain et assimilés. « Infstones aide à réduire les barrières à l’entrée pour les nouvelles entreprises qui cherchent à intégrer la technologie blockchain ». La lutte s’annonce âpre pour remporter le titre honorifique d’AWS de la blockchain. Une « récompense » également convoitée par Blockdaemon qui levait 207 millions de dollars fin janvier. Les paris sont ouverts.
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