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Le Web3, un sujet émergent et technique, mais aussi prometteur

Crédit : Shutterstock

D’après le 1er baromètre Web3 de Deloitte et Coinhouse, le thème reste souvent le monopole des directions techniques des entreprises et peu des métiers comme le marketing. Néanmoins, l’intérêt serait bien .

 

Les startups, comme les fintechs, ont leur baromètre, et même plusieurs dont le Fintech100 de Truffle Capital. Les éditeurs de logiciels ont aussi leur équivalent. C’est le cas dorénavant du Web3 et de ses acteurs, à l’initiative de Deloitte et de Coinhouse.

Et dans la première édition du Baromètre Web3, leurs auteurs estiment que les témoignages des organisations en France traduisent qu’il s’agit aujourd’hui d’un « enjeu stratégique et financier » pour celles-ci.

Quand Web3 rime avec innovation

Pour établir ce bilan français de l’adoption du Web3, l’étude a sondé une centaine d’entreprises, dont 41% de spécialistes du secteur. De quoi biaiser les résultats ? « Le Web3 n’est pas le cœur de métier de près de deux tiers des répondants », précisent les auteurs.

Le document partagé avec Coins.fr fournit par ailleurs des pistes de réflexion. Ainsi, on peut établir une corrélation entre quête d’innovation et projets. En effet, « on remarque que les entreprises qui s’intéressent à l’innovation franchissent le pas du Web3 ».

Ce constat suggère qu’une démarche d’acculturation et de formation constitue une première étape clé. « Une bonne compréhension du sujet est donc la clé pour lancer des initiatives », note Deloitte.

Des sujets d’abord technologiques plus que métiers

Quand le Web3 est un sujet identifié dans l’entreprise, sa supervision est assurée par une direction liée au digital dans 39% des cas.

Ce rattachement souligne que le « Web3 et les actifs numériques sont perçus comme des sujets technologiques ». Pourtant, plusieurs des usages actuels concernent la fidélisation et les opérations marketing. C’est d’ailleurs à cette clientèle que s’adresse une startup comme Cohort. C’est aussi la cible visée par le géant du CRM Salesforce.

Il est intéressant de noter qu’aucun répondant n’embarque le sujet au sein de sa Direction Marketing malgré les initiatives NFT lancées par les répondants sur ce segment », constate le baromètre.

Directions juridiques et financières sont elles aussi peu impliquées en dépit des changements introduits dans ces domaines par les actifs numériques. Ces résultats traduisent la dimension essentiellement technologique associée au Web3.

Frilosité à l’égard des paiements et transferts en crypto

Outre le marketing, le baromètre retient un intérêt et des usages dans les domaines des paiements et transferts internationaux – des activités dans lesquelles Coinhouse ambitionne de développer ses revenus. L’industrie crypto doit toutefois encore convaincre pour convertir l’économie traditionnelle.

Les acteurs traditionnels sont plus réticents à l’utilisation de ce type d’actif pour les virements internationaux (seulement 7% des répondants) ainsi que sur les paiements (18%) à ce jour. »

Pour les auteurs, cette « frilosité » est à mettre sur le compte de la « méconnaissance ». Mais pas seulement. Le « contexte global de l’écosystème peu favorable (FTX, Terra…) ainsi qu’une faible visibilité sur les aspects réglementaires » ne participent pas non plus à tirer les usages parmi les organisations.

Des projets NFT dans 35% d’entreprises traditionnelles

Sur les NFT, les freins sont moindres. En conséquence, 50% des répondants ont déjà réalisé un projet NFT. Cette part grimpe à 72% chez les acteurs spécialisés. Elle retombe à 35% parmi les entreprises traditionnelles.

L’émanation médiatique autour des NFTs a attisé la curiosité de nombreuses entreprises qui ont lancé (ou sont en train de lancer) des initiatives à ce sujet », analyse l’étude.

Sur le métaverse, malgré la médiatisation, la tendance demeure incertaine en revanche.

« 38% des répondants sont présents dans un métavers (ou ont mené une expérimentation) », mais les entreprises restent « indécises sur une entrée dans un métavers d’ici 3 ans ». Le domaine du metaverse s’inscrit à ce jour dans «une phase de découverte ».

Un intérêt pour le Web3 réel et croissant

Les challenges à relever pour l’écosystème métavers ne manque pas « pour accélérer l’adoption par le grand public et permettre aux entreprises d’investir davantage ». La formation sera sans doute un levier à activer pour y parvenir.

Ces actions se multiplient. « 63% des répondants en ont déjà organisé ou ont prévu d’en organiser [des formations] prochainement ». Dans ce secteur, comme dans d’autres, « il est indéniable que l’année 2022 a été l’année du passage à l’action pour de nombreuses entreprises ».

Lucide, Nicolas Louvet, CEO de Coinhouse, rappelle toutefois que l’adoption prendra du temps. Mais « l’intérêt des entreprises est bien là et il  est croissant », se félicite-t-il.

Les trimestres à venir seront marqués par un essor de projets Web3 grand public dans des  secteurs d’activités variés », anticipe le dirigeant de la crypto-bourse.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr