Dans son rapport d’activité 2021, le médiateur de l’AMF observe la reconversion des escrocs du Forex vers les cryptomonnaies. L’année dernière, 25% des dossiers concernaient des investissements frauduleux dans des crypto.
Les cryptomonnaies représentent une charge de travail croissante pour le médiateur français des marchés financiers, l’AMF. C’est ce qui ressort de son dernier rapport d’activité, et notamment en matière d’arnaques.
Car les escrocs se révèlent des professionnels de la reconversion. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les escrocs du Forex, constate le médiateur. Et la tendance se confirme un peu plus chaque année.
Des plateformes de trading offshores ou fictives
Résultat en 2021, un quart des dossiers reçus par la médiation de l’AMF sont relatifs à des investissements frauduleux dans les crypto-monnaies. C’est 19 points de plus qu’en 2020 où ces escroqueries équivalaient à environ 6% des dossiers.
En outre, note encore l’AMF, un « quart des dossiers reçus concernent des investissements réalisés sur des plateformes de trading domiciliées dans des pays exotiques, voire parfaitement fictives ».
Les investisseurs français seraient-ils trop imprudents ? Pas nécessairement. Le rapport précise en effet que la sophistication des escroqueries progresse. Si les rendements proposés par les escrocs sont un indicateur, ceux-ci se révèlent de plus en plus « plausibles ».
De plus, les “contrats étaient correctement rédigés, faisaient référence à des notions juridiques (mandat de gestion, power of attorney, etc.) voire citaient la réglementation applicable.”
Pire, les escrocs peuvent aller jusqu’à mettre en ligne de fausses interfaces pour abuser les épargnants. Ces sites donnent l’illusion aux victimes qu’elles peuvent « consulter leurs soi-disant placements et les prétendues plus-values générées ».
Pas de recours AMF si le PSAN n’est pas enregistré
Escroqueries ou simples litiges, qui sont les investisseurs en actifs numériques plaignants en France ? Impossible d’établir un profil type selon la médiation de l’AMF. En termes de préjudice, il est estimé en moyenne à 4200 euros, mais peut monter jusqu’à 20.000 euros.
L’Autorité en profite en outre pour mettre en garde les investisseurs. Celle-ci ne pourra intervenir en tant que médiateur qu’à la condition que le PSAN soit enregistré auprès de l’AMF.
Or, les PSAN enregistrés sont peu concernés par les litiges. Sur les 44 dossiers reçus, « seuls six dossiers mettant en cause des PSAN enregistrés auprès de l’AMF ont pu être traités par la Médiation ».
Avant de contracter avec un prestataire de services numériques, les investisseurs français peuvent donc avoir intérêt à consulter la liste des PSAN enregistrés.
On en dénombrait 28 le 31 décembre 2021. Depuis, plusieurs ont obtenu un agrément : Banque Delubac & Cie, Swissborg, MonLivretC et Klub. D’autres sont en lice, comme Binance. L’ex-directrice juridique adjointe de l’AMF, Stéphanie Cabossioras, a d’ailleurs rejoint l’exchange tout récemment.
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