14,2 milliards de dollars ont été investis dans les entreprises crypto au cours du premier semestre 2022, mesure KPMG. Les capitaux se réduisent, en grande partie en raison du ralentissement du trading de crypto-actifs.
Les entreprises de la crypto ne sont pas les seules à voir leurs financements se réduire très significativement. La tendance est globale dans le secteur technologique. Elle touche ainsi notamment les fintechs, constate KPMG.
Entre le 2e semestre 2021 et le 1er semestre 2022, l’investissement mondial dans ces sociétés de paiement a reculé de 111,2 milliards à 107,8 milliards de dollars, pour respectivement 3372 et 2980 opérations.
Une maturité croissante de la crypto
Acteurs du monde de la blockchain et de la crypto ne sont pas épargnés. C’est d’ailleurs ce que constatait un peu plus tôt PitchBook, dont les données traduisent un fort ralentissement. Le financement des startups crypto a ralenti au 2ème trimestre 2022. Il atteignait son plus bas niveau depuis près d’un an.
A contre-courant, Messari évalue ces financements à 30,3 milliards de dollars au 1er semestre, soit plus que sur l’ensemble de l’année 2021. Les chiffres avancées par KPMG sont bien différents toutefois – vraisemblablement pour des raisons de catégorisation des entreprises et de méthodologie.
Le cabinet rappelle que le secteur crypto « a connu des difficultés importantes » durant les 6 premiers mois de l’année. Ses sociétés ont ainsi levé 14,2 milliards de dollars sur la période. Ce total comprend les 1,1 milliard de dollars de l’allemand Trade Republic, considéré comme une entreprise crypto par KPMG plutôt qu’un courtier généraliste.
Abstraction faite du mode de calcul, la société de conseil note que « les investissements à la mi-année sont restés bien au-dessus de toutes les années antérieures à 2021 ». Et cela traduit selon elle la « maturité croissante » de cette indutrie et l’étendue des technologies et solutions que recouvrent crypto et blockchain.
La crypto sensible désormais au contexte macroéconomique
KPMG souligne en outre une profonde transformation du marché du côté des investisseurs en crypto-actifs. Avant 2018, l’investissement était tiré par les particuliers. Désormais, la part des institutionnels et des corporates progresse. Et cela a des répercussions, en particulier dans la perception du risque lié aux crypto-actifs.
Les cours des tokens réagissent ainsi comme les actifs traditionnels, quand ils étaient historiquement non-corrélés à ces derniers. « La tendance macroéconomique actuelle sera probablement un test important pour les cryptos, et en particulier Bitcoin », prévient KPMG.
L’avenir du secteur et le développement de ses entreprises – et donc aussi le flux de financement – seront soumis à d’autres facteurs majeurs : les préoccupations en matière de souveraineté monétaire et le renforcement de la régulation.
L’étude appelle par ailleurs à surveiller plusieurs indicateurs et tendances au cours de la seconde partie de l’année. KPMG anticipe notamment un « ralentissement de l’intérêt et de l’investissement dans les crypto-monnaies ». Les plateformes retail offrant ces actifs seront les premières touchées.
Réparer les erreurs de l’euphorie du bull run
Plus largement, le rapport souligne que la résilience des entreprises crypto « est mise à rude épreuve ». Cette situation devrait en conduire certaines à chercher « à se recapitaliser avec des valorisations plus faibles ».
KPMG s’attend également à une sélection naturelle parmi les acteurs. « Les sociétés (…) bien gérées avec des politiques de gestion des risques saines, une vision à long terme et une solide gestion des coûts et des risques survivent, tandis que les autres font faillite ».
Cela pourrait s’avérer assez sain du point de vue de l’écosystème parce que ça nettoiera une partie du désordre qui a été créé dans l’euphorie du bull market. Les meilleures entreprises seront celles qui survivront”, réagit Alexandre Stachtchenko, directeur blockchain & crypto assets pour KPMG France.
Enfin, le cabinet anticipe un intérêt croissant pour les stablecoins et des partenariats innovants entre entreprises crypto et d’autres secteurs afin de répondre aux préoccupations environnementales. La fusion Ethereum et son passage au PoS ne résolvent en effet pas tout dans ce domaine.
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