L’échange de documents dans le commerce international reste terriblement complexe. Vodafone et ses partenaires tentent de répondre à cet enjeu grâce au protocole d’interopérabilité blockchain CCIP de Chainlink Labs.
L’ambition de Chainlink est grande : faire de CCIP le TCP/IP des réseaux blockchain, soit un standard permettant les échanges entre les différentes infrastructures, publiques et privées. Les échanges interbancaires représentent un cas d’usage évident de CCIP.
Les transferts de documents dans le commerce mondial constituent une autre équation à résoudre en raison de la forte fragmentation des technologies déployées. IBM et Maersk s’y sont d’ailleurs cassé les dents avec TradeLens. Chainlink et Vodafone feront-ils mieux ?
Des échanges de documents complexes
L’acteur des télécoms dispose d’une filiale dédiée à l’Internet des Objets (IoT) : Digital Asset Broker ou DAB. L’entreprise s’attaque donc par son intermédiaire aux échanges dans l’univers du commerce international.
Sur ce marché estimé à 32 trillions de dollars, Vodafone vient de réaliser un PoC en collaboration avec Sumitomo Corporation, Chainlink Labs et InnoWave. Le défi n’est pas mince puisqu’il s’agit de fluidifier les échanges de documents entre de multiples plateformes et blockchains.
L’échange de documents commerciaux est souvent compliqué par un système fragmenté, en particulier lorsque de multiples plateformes papier ou numériques inefficaces ou peu fiables sont présentes et que l’interopérabilité entre les différents secteurs du commerce mondial est faible”, rappelle DAB.
CCIP pour interconnecter réseaux IoT et blockchains
Dans le cadre de ce proof of concept, les entreprises partenaires ont donc eu recours au protocole d’interopérabilité inter-chaînes CCIP de Chainlink. La finalité était d’assurer à la fois la sécurité et l’interopérabilité entre les équipements IoT installés en périphérie d’un réseau. Le PoC portrait spécifiquement sur le transfert du reçu légal de cargaison.
Les applications ne CCIP ne se cantonnent pas à l’échange de tokens. Pour DAB, le protocole est susceptible de constituer « une interface simple et unique » pour des applications et ainsi de permettre d’échanger données et jetons entre blockchains et réseaux IoT.
Par exemple, un navire détectant un incendie de cargaison pourrait relayer de manière autonome des données vers des contrats intelligents via la plateforme de DAB et CCIP, déclenchant potentiellement un processus d’assurance des cargaisons maritimes », illustre l’opérateur.
L’ambition de DAB et de ses partenaires, métiers et technologiques, était de démontrer via cette expérimentation la possibilité de combiner IoT, blockchain, Dapp, smart contracts et même intelligence artificielle pour l’échange de données – sécurisées, fiables et traçables.
3 milliards de terminaux IoT d’ici 2030
Ce PoC reste une première étape, encore très en amont de l’industrialisation. Les expérimentations autour des apports de CCIP et de la plateforme IoT de DAB pour le commerce mondial vont se poursuivre.
Vodafone DAB et Chainlink montrent comment leurs plateformes peuvent être combinées pour couper à travers cette mer d’incompatibilité en établissant un pont entre les marchés traditionnels et les plateformes décentralisées avancées », commente Jorge Bento, PDG de Vodafone DAB.
Pour Chainlink, c’est un nouveau marché potentiel qui s’ouvre pour sa technologie. L’acteur collabore déjà étroitement avec Swift dans le domaine de la tokenisation pour l’industrie financière. La messagerie interbancaire publiait récemment un premier bilan de ses travaux. Chainlink Labs met donc aussi un pied dans l’univers de l’IoT.
On prévoit que 3 milliards d’appareils IoT effectueront des transactions dans l’économie des objets d’ici 2030. Sécuriser un consensus et une validation entre DAB et Chainlink sera important pour stimuler cette croissance », déclare David Palmer, Chief Product Officer de Vodafone DAB.
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