Avec l’arrêt du trading chez Alameda Research, c’est un des principaux market makers de la crypto qui disparaît. Pour Kaiko, une chute de la liquidité est probable, exacerbée par les pertes générées par FTX.
FTX est officiellement en faillite, soit au total 134 entités. L’affaire est réglée et la page peut être tournée ? Pas vraiment. Les conséquences de cette déflagration vont persister, notamment au niveau de la liquidité du marché des crypto-actifs.
La raison est simple, souligne Kaiko lundi dans un rapport introduisant un néologisme : l’Alameda Gap. En effet, avec l’empire de SBF, c’est un des principaux market makers qui disparaît. Cette dissolution n’est pas sans impact sur la liquidité dans sa globalité.
Les principaux market Makers touchés
Alameda Research était l’un des plus grands teneurs de marché en crypto, fournissant des milliards de dollars de liquidité pour les tokens à forte et faible capitalisation », rappellent les auteurs.
Ce rôle et ce poids sur le marché d’Alameda auraient en outre été encore accrus par une confusion entre les actifs de FTX et celui du market maker. « Nous pouvons nous attendre à une baisse significative de la liquidité, que nous appellerons le ‘fossé d’Alameda’ », prédit donc Kaiko.
La société sœur de l’exchange n’est pas le seul acteur touché. Toutefois, la liquidité crypto repose dans les faits sur « une poignée de sociétés de trading ». Parmi celles-ci, on pourra citer Wintermute, Amber Group, B2C2, Genesis et Cumberland.
Or, ces différents market makers ne sortent pas non plus indemnes de la chute de FTX, ce qui affecte donc également la liquidité des jetons. Le rapport estime ainsi que le Gap créé par Alameda est « exacerbé par les pertes » des autres teneurs.
Des effets sur Bitcoin et Ethereum
Plusieurs d’entre eux ont fait savoir qu’une partie de leurs capitaux étaient bloqués sur des comptes FTX. Pour Genesis, ce montant atteint 175 millions de dollars, chiffrait l’entreprise la semaine dernière.
Amber Group et Wintermute sont aussi touchés. Le gel de ces fonds, pour une durée indéterminée en raison de la banqueroute de FTX et de sa liquidation, « pourrait avoir un impact sur l’ensemble de leurs opérations de tenue de marché ».
Kaiko observe d’ailleurs déjà un recul de la liquidité pour certains des principaux jetons, dont Bitcoin.
Depuis le 5 novembre, la profondeur BTC de Kraken a chuté de 57%, celle de Bitstamp de 32%, celle de Binance de 25% et celle de Coinbase de 18% », mesurent les analystes.
Des risques avant tout sur les altcoins peu liquides
Ceux-ci se veulent cependant rassurant concernant BTC et ETH, les deux principales cryptomonnaies en capitalisation. Depuis l’épisode de crise de mai/juin, leur liquidité était en hausse constante.
Le recul de novembre ne devrait pas avoir de trop fortes conséquences. C’est la liquidité des altcoins qui pose le plus de questions.
Alameda a investi dans des dizaines de projets et détenait des millions de dollars de jetons à faible liquidité. Mais comme Alameda était également un teneur de marché, nous pouvons supposer qu’ils étaient également un fournisseur de liquidité primaire pour ces mêmes jetons », suggère Kaiko.
C’est particulièrement vrai pour les tokens du DEX Solana Serum (SRM), le jeton natif de Solana et le MAPS. Pour le SOL, par exemple, la « profondeur totale du marché a chuté de 50% ».
Les principaux stablecoins, en revanche, malgré quelques pertes de parité, ne sont pas en danger, estime le rapport. Sur les marchés des dérivés, c’est une « extrême volatilité » qui domine toutefois. Au niveau macro cette fois, Kaiko observe aussi une décorrélation entre la crypto et la finance traditionnelle.
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