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Bilal El Alamy, CTO Dogami : « nous réinventons les Tamagotchi avec des NFTs »

Bilal El Alamy - cofondateur de Dogami - Photo courtesy of Bilal El Alamy

Soutenu par Ubisoft, le jeu en réalité augmentée Dogami n’est pas encore sorti, mais dispose déjà d’une véritable communauté. Pour assurer son succès, ses créateurs réunissent métaverse, NFT, Play2earn et le token $DOGA. Interview avec son cofondateur, Bilal El Alamy.

 

Dogami n’a rien d’un mème coin de plus à inscrire dans le sillage du Dogecoin et de ses clones. Le seul point commun entre ces deux projets blockchain : le chien. Sur Dogami, ils seront cependant plusieurs milliers sous forme d’animaux à collectionner.

Les Dogami sont des chiens virtuels à élever et représentés sur la blockchain Tezos sous forme de NFT. Pour interagir avec ces créatures de compagnie, leurs détenteurs le feront au travers d’un jeu sur mobile (iOS et Android).

Un jeu rémunéré en AR avec des NFT à collectionner

Les interactions avec le Dogami, comme le nourrir ou jouer avec lui, s’effectuent en réalité augmentée. L’AR, au contraire de la VR (réalité virtuelle), consiste à sur-imprimer des éléments virtuels sur l’environnement réel. Les joueurs de Pokemon Go ne seront pas dépaysés.

Mais les créateurs de Dogami ont également une autre source d’inspiration : le Tamagotchi. C’est à ce petit animal virtuel venu du Japon que fait référence Bilal El Alamy, le co-fondateur et directeur technologique de Dogami, pour décrire le concept du jeu.

Apparu dans les années 90, le Tamagotchi culte a bien évolué cependant. Dogami intègre les dernières évolutions de l’univers du gaming associé à la blockchain. « Nous l’avons réinventé sur mobile avec des NFT et de la réalité augmentée », confie Bilal El Alamy à Coins.fr.

Autre clin d’œil au buzzword du moment, le métaverse, Dogami annonce donc la création du petaverse. Mais pour découvrir cet univers virtuel dédié à nos plus fidèles animaux de compagnie, il faudra encore patienter jusqu’au printemps.

Lancement du jeu au printemps et drop de NFT

Le jeu et ses NFT sont encore en cours de développement. Cela n’a cependant pas empêché l’entreprise de lever 6 millions de dollars. Et parmi ses investisseurs, Dogami compte des références du métaverse et des nouvelles tendances du gaming. Sébastien Borget, COO & cofondateur de The Sandbox, figure parmi les conseillers du projet.

Et comme Dogami, The Sandbox n’avait pas attendu son lancement pour lever près de 100 millions de dollars, lancer la vente de NFT et nouer des partenariats d’envergure. Dogami, qui partage des ambitions avec son aîné, n’en est pas encore là, mais bénéficie déjà d’un vif intérêt.

La communauté sur Discord compte déjà 40.000 followers alors même que ni l’équipe ni le whitepaper n’est public. Avec la seule bande annonce, nous sommes parvenus à toucher un large public”, s’étonne presque Bilal El Alamy. “Maintenant, il faut transformer”, ajoute-t-il.

Et transformer, cela signifie lancer le jeu et générer du chiffre d’affaires. Pour son modèle économique, Dogami s’appuiera donc sur la vente des chiens. En acheter, pour jouer, sera nécessaire, à l’image de ce que propose Axie Infinity, par exemple. Divers accessoires, des NFT également, seront aussi en vente.

Marques et licences comme partenaires des NFT

Pour susciter l’intérêt pour ces items à collectionner, la startup suisse mise sur des partenariats avec des marques et des licences, avec qui les revenus seront donc partagés. Ces partenaires pourront être des acteurs des « consommables » et des « wearables », plus lifestyle donc.

Nous recherchons des partenariats avec deux typologies de licences et de marques, et nous voulons leur donner un sens dans le jeu”, précise le CTO de l’entreprise – par ailleurs PDG d’EquiSafe.

Dogami tirera également différents revenus de l’apport de liquidité dans des pools. Il percevra ainsi des frais de transaction en contrepartie. Son token, le $DOGA, sera l’instrument central. Son listing sur les exchanges est prévu pour le 1er trimestre.

Au total, 1 milliard de jetons seront mis en circulation. Pour l’émission, la startup a choisi de ne pas procéder à une vente publique de tokens. Une vente privée a déjà été réalisée en revanche. Il sera par ailleurs possible d’acquérir naturellement des DOGA en jouant à Dogami.

C’est le principe du Play2Earn. En fonction des actions dans le jeu, le joueur obtient des récompenses sous forme de jetons. Mais l’entreprise a choisi également d’opter pour du cashback. « Lors de l’achat d’un Dogami, l’acheteur sera remboursé de 30 à 50% du prix payé en DOGA », nous indique El Alamy.

Cashback en DOGA pour les acheteurs de NFT

Les jetons DOGA seront donc au standard Tezos. Des fonctionnalités cross-chain, en particulier avec Ethereum, sont également prévues pour le 3e trimestre 2022.

L’expertise sur la blockchain Tezos du CTO explique ce choix. Mais il est aussi lié au financement par Ubisoft, baker sur Tezos. Sa marketplace NFT, Quartz, exploite également le réseau auquel contribue Nomadic Labs en France.

Malgré un accueil glacial de certains gamers, Ubisoft entend bien s’ancrer dans ces nouvelles tendances du gaming. A juste titre pour Bilal El Alamy, selon qui NFT et Play2Earn constituent le modèle des 10 prochaines années.

Pour les anciens du gaming, on peut faire un parallèle avec la mutation introduite par le Free2Play. Et celle-ci avait donné naissance à des géants. C’est un nouveau cycle, avec une véritable proposition de valeur. Même si l’interopérabilité est encore un peu survendue, la monétisation de son temps de jeu constitue une rupture, » Conclut-il.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr