L’environnement réglementaire et technologique de la finance se transforme. EY identifie 7 facteurs de transformation, dont les crypto-actifs, la CBDC et l’intelligence artificielle.
Face à la concurrence des fintechs, la régulation s’est avérée à la fois un atout et un inconvénient pour les acteurs historiques de la finance. Certes, elle est souvent lourde et contraignante, mais la réglementation freine également certaines velléités des nouveaux entrants.
Ce cadre ne s’applique peut-être pas encore pleinement en ce qui concerne la crypto. EY souligne que les nouveaux entrants restent bien souvent soumis « à une réglementation beaucoup plus légère que celle, par exemple, des banques ».
Ce paysage réglementaire évolue cependant. C’est le cas par exemple en Europe avec MiCA.
Incertitude juridique et de marché pour les banques
Une nouvelle concurrence se développe cependant. Les fintechs proposent des services bancaires, et aussi de manière croissante des produits d’investissement, notamment crypto. C’est le cas par exemple de Lydia en France, l’une des 25 licornes françaises.
Les banques doivent-elles réagir et proposer à leurs clients des services financiers équivalents ? Certaines s’engagent dans cette voie, en Australie, en Italie et en Suisse, notamment. Mais le cadre réglementaire ne le permet pas toujours ou reste à préciser.
Le cabinet EY relève une « zone d’incertitude » – qui n’est pas nécessairement réglementaire. Et la principale concerne justement l’exposition des entreprises des services financiers aux actifs numériques. Le rapport estime en outre que les monnaies numériques de banque centrale (CBDC ou MNBC) pourraient constituer « une menace existentielle ».
Si les clients peuvent conserver leur argent auprès de la banque centrale, ils n’ont plus besoin d’une banque de détail, et les entreprises verront leurs marges de taux d’intérêt se contracter rapidement”, analyse EY.
Les CBDC restent aujourd’hui au stade de l’expérimentation, hormis dans quelques très rares États comme le Nigéria. Pour EY, l’incertitude est donc moins réglementaire que liée au développement futur du marché. Le cabinet insiste d’ailleurs sur un enjeu majeur pour la finance traditionnelle qui est celui de sa digitalisation.
Big Tech et digitalisation : deux faces d’une même pièce
La menace des géants de la tech et de la crypto est l’une des facettes. De l’autre côté de la pièce de monnaie, EY place « l’impact de la numérisation sur les services financiers », qui est qualifié de « tout aussi important ».
Dans ce contexte, la digitalisation s’accélère, aussi bien des services financiers que des produits et actifs eux-mêmes. Or, cette numérisation « oblige les entreprises à adapter leur gestion des risques et leur contrôle interne ». Les établissements financiers historiques ne partent pas d’une feuille blanche.
EY rappelle qu’ils disposent d’une expertise institutionnelle dans différents domaines, comme le custody, la négociation et le contrôle. Les processus sont en place. Néanmoins, celui-ci doit embarquer une composante « ressources humaines ». Les experts des risques et de la réglementation doivent comprendre les évolutions technologiques que sont crypto, intelligence artificielle ou cloud.
« De nombreuses entreprises ont besoin de trouver des talents qui peuvent se situer à l’intersection de ces domaines et faciliter les conversations pour que les risques puissent être identifiés et anticipés et que des contrôles soient intégrés », note EY. Les recrutements sont d’ores et déjà engagés.
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