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Les fondateurs de 3AC reviennent sur le crash du hedge fund

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Crédit : Shutterstock

Su Zhu et Kyle Davies de Three Arrows Capital refont surface dans une interview et tentent d’expliquer l’implosion du hedge fund. Leur principale erreur ? Ne pas avoir anticipé la chute de Terra.

 

Autrefois une référence, Three Arrows Capital est désormais devenu l’illustration de nombreux excès au sein du secteur des crypto-monnaies. Ses fondateurs, Su Zhu et Kyle Davies, sont en outre vivement décriés pour leur mauvaise gestion.

Les dirigeants gardaient néanmoins le silence depuis désormais cinq semaines. Ils réapparaissent aujourd’hui dans la presse au gré d’une interview accordée à Bloomberg. Zhu et Davies maintiennent en revanche le secret sur leur localisation.

Les patrons de 3AC peut-être trop proches de Terra et son fondateur

Il faut dire qu’il laisse derrière eux plusieurs milliards de dette, dont les cofondateurs espèrent malgré tout récupérer une partie – ce qui ne manque pas de susciter l’indignation. Su Zhu et Kyle Davies se défendent en revanche de tout détournement d’argent.

S’ils vivent cachés aujourd’hui, c’est en raison de menaces de mort contre eux, justifient-ils. « Cela ne signifie pas que nous n’avons pas communiqué avec toutes les autorités compétentes », assure Zhu auprès de nos confrères américains.

« Toute cette situation est regrettable. Beaucoup de gens ont perdu énormément d’argent », regrette par ailleurs son associé. Les deux dirigeants ont un autre regret : Terra et ses jetons natif TerraUSD et Luna.

Ils reconnaissent avoir été pris par surprise par la rapidité de l’effondrement de la blockchain et de ses tokens. 40 milliards de dollars de capitalisation sont alors partis en fumée. Ils n’ont pas su réagir et anticiper les risques.

Ce que nous n’avons pas réalisé, c’est que Luna était capable de tomber à zéro en quelques jours et que cela catalyserait un resserrement du crédit dans tout le secteur, ce qui exercerait une pression importante sur toutes nos positions illiquides”, déclare Su Zhu.

Un secteur gagné par l’euphorie du bull run

Ce dernier va même jusqu’à confesser une trop grande proximité avec le fondateur de Terra, Do Kwon, une connaissance personnelle. Terra est devenu trop grand et cela trop rapidement, reconnaissent les patrons de 3AC.

Leur très forte exposition au Grayscale Bitcoin Trust aurait aussi joué en leur défaveur, ajoutent-ils. Fin 2020, la position de 3AC dans le fonds avoisinait le milliard de dollars. Mais les parts achetées sont bloquées durant une période donnée.

La valeur du GBTC a cependant reculé par la suite. Le produit a perdu de son intérêt et 3AC s’est retrouvé bloqué lorsque un fort besoin de liquidité s’est présenté. Mais Zhu avoue également avoir fait preuve d’une trop grande confiance.

La cause ? Le contexte de bull market qui l’a contaminé, mais également de nombreux d’autres acteurs du marché, parmi lesquels les lenders. C’est aussi la thèse avancée par Ambre Soubiran, PDG de Kaiko.

Le bull market, « une période d’effervescence des marchés » a, selon elle, fait oublier certains des fondamentaux de la crypto. « On a un peu oublié la notion de risque. Elle est fondamentale », déclarait-elle lors de la conférence CFF22 de l’ADAN.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr