Chainlink ambitionne de faire de CCIP le TCP/IP des réseaux blockchain, soit un standard permettant les échanges entre les différentes infrastructures, publiques et privées. La solution est disponible en early stage sur 4 réseaux.
A ses débuts, Internet était fragmenté en de multiples réseaux. Des standards, parmi lesquels TCP/IP, ont permis de réunir ces îlots au sein d’un seul Internet global. C’est ce que rappelle le fondateur de Chainlink, Sergey Nazarov.
Ce rappel historique vise à souligner le besoin d’interopérabilité dans l’univers du Web3, le Web décentralisé basé sur des blockchains. Chainlink espère réunifier ces réseaux. Et sa solution se nomme CCIP ou cross-chain interoperability protocol.
Connecter le paysage fragmenté des blockchains
Nous développons CCIP pour connecter le paysage fragmenté des blockchains publiques et l’écosystème croissant des chaînes bancaires en un seul Internet des Contrats », écrit Sergey Nazarov sur Twitter.
« Le fait de disposer d’un moyen unique d’utiliser tous les contrats intelligents et de transmettre toute la valeur entre eux constituera un élément essentiel de la société alimentée par la blockchain », poursuit-il.
CCIP reste un chantier en développement. Le projet franchit néanmoins une première étape majeure avec un accès au protocole ouvert sur les réseaux Avalanche, Ethereum, Optimism et Polygon.
Cinq testnets pour les développeurs
Un acteur de la DeFi comme Synthetix exploite déjà le protocole sur le mainnet pour gérer ses transferts entre différentes blockchains, dont Ethereum et Optimism.
A compter du 20 juillet, les autres développeurs pourront également accéder à la technologie cross-chain de Chainlink. Pour cela, ils disposeront de cinq réseaux de test ou testnets : Arbitrum Goerli, Avalanche Fuji, Ethereum Sepolia, Optimism Goerli, Polygon Mumbai.
L’éditeur propose donc une alternative aux bridges traditionnels mobilisant des mécanismes de wrapping. CCIP fonctionne selon un autre principe. Chainlink s’appuie sur des contrats programmables entre des « pools de jetons audités » à travers différentes chaînes.
Cette approche permet des interactions plus transparentes entre les différents réseaux de blockchain », revendique le créateur du protocole.
Chainlink vise la DeFi et aussi la TradFi
La promesse de Chainlink, c’est aussi plus de sécurité que sur des bridges. Pour y parvenir, l’entreprise intègre à CCIP un réseau de gestion active des risques (ARM).
Ce réseau ARM supervise et valide en permanence le comportement du réseau CCIP. Il va ainsi vérifier les opérations entre les chaînes pour détecter des erreurs ou anomalies.
Avec son protocole, Chainlink cible différents cas d’usage, et notamment les applications de lending cross-chain. L’interopérabilité rend ainsi possible de déposer un collatéral sur une blockchain tout en empruntant des actifs sur un autre réseau.
L’éditeur cite aussi des usages en matière de stockage de données, de staking et de gaming entre plusieurs chaînes. Mais l’entreprise ne se focalise pas uniquement sur l’univers crypto et ses applications décentralisées.
La finance traditionnelle représente un autre débouché. Chainlink précise que plus d’une dizaine d’institutions financières mènent des expérimentations autour de CCIP. La finalité : réaliser des transferts de jetons entre chaînes publiques et privées par le biais de Swift.
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