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Bitstack, l’appli crypto qui se rêve en super-app Bitcoin

Après une nouvelle levée de fonds, Bitstack, l’application mobile d’épargne en Bitcoin, accélère avec une carte de paiement, de nouveaux services, l’international et aussi l’agrément PSAN. Entretien avec son CEO, Alexandre Roubaud.

 

Un million d’euros en mai 2022, puis deux millions supplémentaires en avril dernier. Les fondateurs de l’application mobile dédiée au Bitcoin se montrent humbles, tout en poursuivant le développement de Bitstack.

Leur feuille de route en 2023 s’annonce particulièrement riche, tout comme leurs ambitions, entretenues par la croissance des résultats, malgré le bear market et une certaine crise de confiance à l’égard des cryptomonnaies.

Plus de 5 millions d’euros épargnés en Bitcoin

En mars 2023, neuf mois après le lancement sur les stores Google et Apple, Bitstack totalisait plus de 30.000 ouvertures de comptes pour 5 millions d’euros d’épargne en Bitcoin traités sur la plateforme. Ce bilan, l’appli le doit à un rythme de croissance mensuel de 20%, indique à Coins.fr son CEO, Alexandre Roubaud.

Pour expliquer la résistance au bear market, le dirigeant cite « l’engouement pour le Bitcoin », un token qui fait plus que résister en 2023, mais également « la proposition de valeur Bitstack ».

Nous avons réussi à nous démarquer, certainement en offrant le point d’entrée le plus simple sur le marché pour commencer à investir en Bitcoin, notamment grâce à la mécanique de l’arrondi automatique. C’est notre produit d’appel et ce qui permet à n’importe qui d’investir de manière passive dans Bitcoin et in fine indolore », détaille-t-il.

Par le biais de ce produit d’appel, l’entreprise estime donc avoir véritablement démocratisé Bitcoin, et pour cela, touché une cible qui restait majoritairement à distance des actifs numériques.

Une base de crypto curieux de 25-35 ans

L’audience visée n’était en effet pas « les crypto adeptes. Ils ont déjà des comptes dans de multiples plateformes d’échange ».

Plus de 50% de notre base client effectuent leur premier achat de Bitcoin grâce à Bitstack ».

Les utilisateurs réunissent d’autres caractéristiques. D’après les informations obtenues par Coins.fr, ils sont majoritairement de jeunes professionnels (25 à 35 ans), c’est-à-dire des personnes disposant d’une capacité à épargner en BTC.

Néanmoins, Alexandre Roubaud se félicite de toucher dans le même temps une audience plus large avec une population d’utilisateurs de 18 à plus de 70 ans.

Cette distribution traduit selon lui une simplicité d’utilisation de l’application. « Nous comptons beaucoup d’étudiants, des 18-25, mais également de 35-50 ans », note le dirigeant.

Selon lui, ces différents segments ont en commun d’être des « crypto curieux », mais de n’avoir jusqu’alors pas fait le premier pas pour des raisons diverses. En moyenne, ces curieux à 95% français épargnent 100 euros par mois en Bitcoin. Primo-accédants, ceux-ci ont cependant la possibilité de réaliser des tâches avancées comme de connecter leur propre wallet pour retirer leur cryptomonnaie.

Afin d’enrichir son offre de valeur, Bitstack a aussi signé un partenariat avec Waltio. « Les déclarations fiscales restent un sujet complexe pour la plupart des utilisateurs, crypto ou non ». En un clic, les bitcoiners peuvent (avec un rabais de 10%) générer un fichier téléchargeable sur Waltio pour bénéficier de leur liasse fiscale.

Un compte courant et une carte bancaire Bitstack fin 2023

D’autres évolutions sont annoncées pour 2023, dont le lancement d’une carte bancaire Bitstack. Jusqu’à présent, les utilisateurs renseignent une carte émise par leur banque ou des coordonnées bancaires pour activer l’arrondi automatique. L’application veut revenir au centre du jeu afin de poursuivre la démocratisation de Bitcoin.

Mais le CEO fait aussi des constats, et notamment l’attitude contraignante des banques vis-à-vis des activités liées à la cryptomonnaies. Les clients atteindraient donc de Bitstack qu’il devienne leur compte principal. Une façon pour l’appli de désintermédier les acteurs bancaires. Cela se traduit par la création « d’une expérience de néo-banque crypto-friendly en permettant à nos clients de disposer d’un compte courant en euros chez nous ».

D’ici la fin 2023, Bitstack proposera ainsi l’ouverture d’un compte courant, en plus donc du compte épargne Bitcoin. A ce compte courant sera adossé une carte bancaire. Mais l’arrivée de celle-ci permet aussi d’introduire des services supplémentaires. Outre l’arrondi, l’éditeur proposera du cashback en BTC.

Grâce à cette carte, l’utilisateur pourra dépenser des euros et acquérir du Bitcoin de manière indolore. Et là difficile de faire plus indolore puisque ce Bitcoin, il ne le paiera même pas. Il sera gagné gratuitement », annonce Alexandre Roubaud.

Bitstack veut réinventer le cashback avec Bitcoin

Nous venons concurrencer une carte Amex, très clairement. Nous allons fournir du cashback en Bitcoin qui contrairement à des miles a un prix associé. En outre, l’écosystème d’Amex est fermé tandis que Bitcoin repose sur un protocole ouvert. Nous pensons pouvoir disrupter le marché du rewards via la carte Bitstack. »

L’ambition de l’application, c’est celle d’une transition du compte épargne à celui de compte principal, utilisable pour dépenser, épargner et transférer de l’argent (BTC ou fiat) entre amis, une fonctionnalité aussi annoncée pour 2023.

Pour fournir le compte bancaire et la carte, Bitstack fait appel à des partenaires technologiques dont le nom ne peut être communiqué pour le moment.

Pour le cashback, un programme de partenariat avec des enseignes participantes, « des grands retailers français », est en cours de développement. D’ici fin 2023, l’éditeur partagera la liste des marques partenaires – amenée à être étoffée par de nouvelles offres.

Ambition super-app du Bitcoin

De l’épargne vers les paiements. Une autre application, populaire sur une cible jeune au départ, avait opéré un cheminement inverse, mais cependant comparable : Lydia. Son produit d’appel était initialement le paiement entre amis.

Depuis, l’application s’est largement enrichie, y compris en proposant de l’investissement dans des tokens (au travers d’un accord avec BitPanda). Ce modèle, c’est celui de la super-app. Ce scénario, Bitstack l’a aussi à l’esprit.

« Un nouvel entrant a intérêt à disposer d’une proposition la plus simple et la plus claire possible. C’est la stratégie gagnante en permettant de se différencier et d’être compris de sa cible client. L’arrondi, bien que niche, a été notre produit d’appel », déclare le CEO pour expliquer les fondations de l’entreprise. Ces bases ouvrent à présent la possibilité de construire l’étape suivante.

L’épargne finira par être une brique parmi d’autres (…) Demain, notre ambition c’est de faire de Bitstack la super-app pour Bitcoin », annonce le cofondateur.

Réunir finance tradi et réseau Bitcoin dans une seule App

Malgré l’ajout progressif de nouveaux produits et services, l’entreprise entend préserver son ADN de départ en s’enrichissant uniquement de solutions qualifiées de « Bitcoin natives ». Cela signifie qu’elles tourneront toutes autour du Bitcoin.

Revolut, Lydia, ces plateformes comprennent des services de cashback, de paiement, d’épargne, etc. Bitstack adopte ce modèle pour offrir des produits Bitcoin au sein d’un même écosystème. L’application conserve ainsi l’utilisateur dans son univers – quand la vente de BTC contre des euros se traduit actuellement par la sortie des fonds vers un compte bancaire.

Pour le dirigeant, l’étape deux constitue donc un gain en termes d’autonomie (vis-à-vis des tiers) et de flexibilité.

Notre objectif, c’est de connecter le réseau Bitcoin aux protocoles financiers existants, comme le SEPA. Nous voulons réunir les deux univers, Bitcoin et finance traditionnelle, dans une même App. »

Cette combinaison permet de nouveaux cas d’usage, comme la conversion automatique d’une partie de son salaire en Bitcoin. L’utilisateur pourra pour cela paramétrer un taux dans l’application Bitstack. A la réception du salaire sur le compte courant, une partie sera convertie en BTC sur le compte épargne associé.

Être prêt pour MiCA au plus tôt pour partir à l’international

Développer cette nouvelle expérience constitue une des priorités de la startup française pour 2023, en plus des recrutements, du financement de la croissance et de l’agrément PSAN. Cette étape permettra de bénéficier rapidement d’une licence MiCA et donc de s’ouvrir le marché européen.

Nous abordons la conformité de manière proactive. Ce n’est pas une surprise de dire qu’il est dans nos ambitions d’être demain agréé PSAN et ensuite d’obtenir l’équivalent MiCA », annonce le CEO de Bitstack.

Pas question pour l’éditeur de profiter de la période de grâce (jusqu’en 2026) dont bénéficient les PSAN enregistrés. « Notre stratégie n’est pas de subir la réglementation », insiste Alexandre Roubaud. Bitstack entend donc déposer une demande d’agrément.

Je pense que Bitstack fait partie du petit nombre d’acteurs en mesure d’obtenir l’agrément car assez bien capitalisé et doté d’une culture de la conformité. »

Avec l’agrément PSAN de l’AMF, l’éditeur compte aussi réduire les efforts et le temps nécessaire pour obtenir son équivalent MiCA à partir de fin 2024.

L’idée est de bénéficier d’un go to market plus rapide afin de pouvoir internationaliser nos services sur le reste de l’UE. »

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr