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Magic Eden et Yuga alliés d’une marketplace NFT pro-royalties sur Ethereum

BAYC
Crédit : Shutterstock

Le paiement des royalties sur les ventes de NFT divise l’écosystème crypto. La place de marché Magic Eden entend le fédérer en s’alliant à Yuga Labs pour créer d’ici fin 2023 une nouvelle marketplace pour les collections Ethereum.

 

La concurrence est rude entre les marketplaces NFT sur un marché en berne. Pour rivaliser, les acteurs n’hésitent plus à couper dans les royalties perçues par les créateurs des collections. Une tendance qui ne passe pas pour Yuga Labs, le premier bénéficiaire de ces revenus.

L’entreprise, créatrice notamment de la série Bored Ape Yacht Club, a trouvé un allié dans sa croisade pro-royalties. Et il s’agit d’une place de marché de NFT : Magic Eden. Créée sur Solana, celle-ci s’est peu à peu développée sur d’autres blockchains.

Magic Eden contractuellement respectueux des créateurs

Ensemble, Yuga Labs et Magic Eden prévoient donc de lancer à la fin d’année une nouvelle marketplace pour les jetons non fongibles basés sur Ethereum. Et sur cette future plateforme, les royalties seront respectées.

Il s’agira de la première grande place de marché ETH à honorer les redevances des créateurs pour toutes les collections NFT ETH”, annonce Magic Eden.

Appliquer le paiement de ces revenus, c’est soutenir la création, revendique le marketplace.

Sans les créateurs, le web3 ne peut exister. Soutenons la création et construisons ensemble un avenir meilleur”, affiche-t-elle.

Un discours qui ne peut que satisfaire son partenaire, Yuga Labs, le champion des royalties. Car comme le souligne le créateur des grandes collections du secteur, la prochaine marketplace du réseau Ethereum sera « contractuellement tenue d’honorer les redevances des créateurs ».

Une rupture notable alors que le versement de ces droits est désormais de plus en plus optionnel.

Yuga Labs peut désormais quitter OpenSea

Avec Magic Eden, Yuga Labs pourrait de fait être en mesure d’appliquer véritablement ses menaces estivales. En août, l’ex numéro 1 OpenSea déclarait préparer sa transition vers un modèle de royalties optionnelles.

Une ligne rouge était franchie pour le détenteur de droits qui annonçait préparer son départ de la marketplace NFT pour protester contre cette politique. En migrant ses collections sur Magic Eden, Yuga Labs met ses menaces à exécution.

La marketplace y gagne quant à elle les collections les plus prisées du marché. Un tel atout commercial ne serait pas de trop dans une industrie en souffrance face à la chute des échanges. Pour les détenteurs de droits d’auteur, la bataille des royalties est stratégique.

En juin 2023, le montant total des royalties collectées fondait à 3,8 millions de dollars environ ou 2000 ETH d’après les données de Nansen. Un si bas niveau n’avait plus été atteint depuis 2021, avant donc le décollage des NFT.

Il faut sauver le soldat royalties

Le manque à gagner est critique pour les propriétaires des principales collections dont les royalties sont une source de revenus conséquente. Au travers de ses différents NFT, Yuga Labs, responsable d’un tiers du volume, a perçu plus de 166 millions de dollars. Il est le leader du secteur.

Pour freiner la chute des transactions et aussi pour répondre à une demande des traders et collectionneurs dont les jetons ont perdu beaucoup de leur valeur, les deux premières marketplaces ont actionné le levier des royalties.

Blur et OpenSea, qui annonçait récemment une seconde vague de licenciements, proposent un paiement optionnel. Pour continuer de percevoir ces droits, les créateurs doivent le spécifier dans leur smart contrat. A défaut, les frais passent à 0,5% sur OpenSea. Sur Blur, ils sont fixés nativement à 0,5%.

La riposte de Yuga Labs consiste donc à faire entrer un nouvel acteur sur Ethereum en provenance de Solana. Ironie de l’histoire, Magic Eden avait lui aussi mis en place des royalties optionnelles, mais c’était sur Solana.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr