Un an après la migration réussie d’Ethereum vers le proof-of-stake, Kaiko passe en revue les principaux changements enregistrés dans l’écosystème. Tous les indicateurs ne sont pas au vert, mais The Merge reste un succès, techniquement à défaut d’être financier.
Les anniversaires sont toujours des dates importantes, même s’ils ne riment pas nécessairement avec célébration. Cette semaine, JPMorgan décortiquait les effets de la mise à jour Shanghai sur Ethereum.
Cependant, Shapella n’a été rendu possible que par la réussite technique de The Merge. La migration vers le proof-of-stake est effective depuis un an désormais. Le moment idéal pour un premier bilan du point de vue de Kaiko.
Une transition historique, mais un Bitcoin toujours dominant
Le passage de la preuve de travail à la preuve d’enjeu était très attendue par l’industrie crypto. Jamais une blockchain d’une telle envergure n’a procédé à un tel changement. Pour nombre d’acteurs du marché, The Merge devait se traduire par un rallye sur ETH.
Cette prédiction s’est-elle vérifiée ? La réponse est plutôt non. Faut-il pour autant y voir une conséquence de la fusion ? Sans doute pas. Avant cet événement « historique », le ratio ETH/BTC s’élevait à un peu moins de 0,08.
Depuis, « le ratio a continué à baisser, passant d’abord de 0,08 à 0,07 au premier trimestre 2023, puis de 0,07 à 0,06 cet été », mesure le rapport. Quant aux raisons, elles sont diverses. Une hypothèse : l’attente du marché à l’égard de l’approbation par la SEC d’un ETF sur Bitcoin au comptant.
Bitcoin est ainsi soutenu par les espoirs des investisseurs, qui n’ont pas oublié la hausse du cours déclenché quelques années plus tôt après l’aval donné à des ETF à terme.
ETH supplanté aussi par les altcoins
Un fonds négocié en bourse au comptant sur Ethereum est une perspective plus lointaine. L’ether ne peut pas compter sur un tel levier dans un contexte de bear market. De fait, le token a enregistré une tendance rigoureusement différente de celle de BTC.
L’effondrement d’ETH se reflète également dans les volumes d’échanges, qui sont restés faibles au cours de l’année écoulée »
Ethereum est supplanté par BTC, mais aussi par les 30 principaux altcoins. De septembre 2022 à janvier 2023, les volumes (cumulés) étaient presque identiques. Ensuite, la comparaison s’est dégradée avec le redressement du début d’année.
Les altcoins ont commencé à dépasser l’ETH et l’écart n’a cessé de se creuser depuis. Les 30 premiers altcoins ont enregistré un volume de près de 1,5 milliard de dollars, contre 1 milliard de dollars pour l’ETH au cours de la période indiquée. »
L’immense popularité du staking liquide
L’effet The Merge en termes de valorisation du jeton est donc à relativiser. Il est exclu cependant d’y voir un échec.
Malgré l’atonie du marché, la transition d’Ethereum a été un succès presque irréprochable », considère Kaiko.
Cette réussite se mesure notamment à l’essor considérable du staking. D’ailleurs, une tendance se dégage dans ce secteur avec la primauté du staking liquide. Ces protocoles, comme Lido, « permettent aux utilisateurs d’accéder facilement aux récompenses de staking de l’ETH ».
Ces services « sont devenus immensément populaires ». Cette popularité n’est pas sans contrepartie néanmoins.
La part des protocoles de liquid staking tels que Lido reste inconfortablement élevée, ce qui soulève des questions sur la centralisation”, jugent notamment les analystes de JPMorgan.
The Merge n’est pas un flop quoi qu’il en soit. C’est une autre histoire en ce qui concerne les forks, qui avaient susciter un réel intérêt un an plus tôt, à l’initiative de mineurs.
Le plus important de ces forks PoW au moment de la migration fut ETHPoW. Le bilan, « comme on pouvait s’y attendre » : un prix et un volume tombés « pratiquement à zéro ».
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