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Sébastien Borget, The Sandbox : « les marques doivent nous utiliser pour faire du branding »

Sebastien Borget - cofondateur de The Sandbox - Photo courtesy of Sebastien Borget

Fort des 1,6 million de personnes qui ont connecté leur wallet à sa plateforme en 2021, The Sandbox attire désormais des marques aussi variées qu’Ubisoft, Gucci, Adidas ou AXA. Sébastien Borget, son co-fondateur, explique à Coins.fr pourquoi ces acteurs sont séduits par le modèle du play-to-earn décentralisé.

 

Propriété du géant du gaming blockchain Amonica Brands depuis 2018, le jeu vidéo The Sandbox a ouvert son métaverse cet automne. Depuis lors, myriade de grandes firmes se bousculent au portillon pour acquérir une parcelle. Mais quel est l’intérêt pour une marque de se positionner sur The Sandbox ?

C’est un formidable environnement pour créer des expériences immersives, centrées sur les utilisateurs, et favoriser la socialisation et la création de communautés. Les marques doivent nous utiliser pour créer du lien, et faire du branding, plus que pour vendre. C’est ce qui séduit les plus jeunes, et qui fait encore la différence entre les centres commerciaux et l’e-commerce ! », déclare Sébastien Borget, cofondateur et COO de The Sandbox, à Coins.fr.

Précisant qu’il est « encore trop tôt pour faire du transactionnel, même si, naturellement, un commerce natif s’intègre à l’expérience sous la forme de NFTs liés à des bâtiments, des bateaux, des vêtements ou d’autres objets… ».

En novembre, The Sandbox bouclait une levée de fonds de 93 millions de dollars. Plus récemment, le jeu s’associait à Brinc pour mettre sur orbite un accélérateur doté de 50 millions de dollars et dédié aux startups blockchain bâtissant des mondes virtuels.

[The Sandbox] permet beaucoup de choses ! Il faut que les marques et leurs agences aient de l’imagination et s’emparent de tout ce potentiel. Cela ne se limite pas aux NFTs. Nous sommes un lieu d’expérimentation plus qu’un lieu pour générer des revenus… Sauf pour les créateurs de contenus ! », ajoute-t-il.

Depuis 2020, l’entrepreneur français âgé de 34 ans est aussi président de la Blockchain Game Alliance, une organisation à but non lucratif comptant 250 acteurs et soutenant le développement de la blockchain dans l’industrie du jeu vidéo.

Du côté du modèle économique, Sébastien Borget nous explique que l’entreprise se rémunère sur la vente de ses NFTs et que les revenus « permettent de rémunérer les joueurs et les créateurs qui participent à la vie de la plateforme, ainsi que ceux qui stakent du SAND », la pièce numérique native du monde virtuel. Le prix du token explosait en novembre dernier alors que l’équipementier sportif Adidas annonçait son arrivée dans The Sandbox. La startup pense en outre à monétiser son audience grâce à la publicité ou la data.

 « Nous essayons d’accompagner les entreprises dans la découverte des enjeux de la blockchain. C’est elle qui permet à nos utilisateurs de posséder leur avatar et de pouvoir l’entraîner d’un monde à l’autre, ce qui est impossible sur Minecraft, Roblox ou Fortnite. Nos partenaires sont attirés par la décentralisation. Je parle d’acteurs retail comme Casino ou Carrefour, des marques de luxe comme Gucci, des acteurs de l’entertainment comme Ubisoft ou Warner Music, ou même des entreprises plus institutionnelles comme PwC… », détaille Sébastien Borget.

Lancé initialement en 2012 en tant que jeu mobile et de navigateur, The Sandbox a ensuite pivoté vers le web 3.0 et séduit Animoca Brands, une société basée à Hong Kong et aujourd’hui valorisée à 5 milliards de dollars, qui rachetait, en 2018, Pixowl, la startup à l’origine du divertissement.

Nous avons l’ambition de créer un monde ouvert, qui accueille un maximum de moments de vie. Les gens viendront sur The Sandbox pour s’amuser, mais aussi pour découvrir des artistes, vivre des concerts, apprendre au musée… Après Casino ou AXA, je pense que nous verrons d’autres initiatives menées par des banques ou des acteurs immobiliers, comme c’est déjà le cas avec Exclusible ou le studio bem.builder, qui a accompagné le groupe Casino. L’expérience imaginée pour le Club Leader Price est surprenante et loin de reproduire simplement les linéaires d’un supermarché… Il faut créer ! Pour cela nous devons incentiver cette créativité. Mais nous avons bien sûr des CGU. Nous refusons par exemple des expériences liées au casino ou aux contenus pour adultes. »

Le 17 février a eu lieu la première manifestation dans un metaverse, en l’occurrence devant le magasin Samsung de Decentraland, un monde virtuel rival de The Sandbox qui a également attiré plusieurs grandes marques dans son giron. Pour Sébastien Borget, il est important que « les gens puissent s’exprimer librement ».

 « Nous sommes un espace décentralisé et démocratique », conclut-il.

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Stanislas Pogorzelski
Cofondateur et rédacteur en chef - Stanislas possède une expérience accrue dans le traitement de l’actualité liée à la crypto-monnaie et la blockchain. Il écrit sur le sujet depuis 2017 et a été amené à diriger la rédaction de plusieurs médias spécialisés. Contact : stanislas@coins.fr