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Avec le compte bancaire Euro, Coinhouse veut reconquérir son autonomie

Nicolas Louvet, cofondateur et CEO de Coinhouse
Nicolas Louvet, cofondateur et CEO de Coinhouse

En fournissant ses propres comptes bancaires Euro, Coinhouse lève une importante barrière à l’entrée de l’investissement crypto. Pour offrir ce service, le PSAN s’appuie sur Treezor, filiale de Société Générale.

 

Si entre établissements bancaires et entreprises crypto les relations s’améliorent, elles restent encore parfois compliquées. La banque Chase en donnait une illustration récente en décidant de bloquer en octobre les transactions liées aux cryptomonnaies. Motif invoqué : la lutte contre la fraude.

Problème : une telle interdiction signifie l’impossibilité d’alimenter son compte sur nombre de plateformes crypto du marché, comme Coinhouse en France. Le PSAN hexagonal entend résoudre définitivement cet inconvénient.

Les banques freinent encore les virements

Dans un communiqué partagé avec Coins.fr, l’entreprise annonce ainsi doter ses utilisateurs de leur propre compte Euro. Grâce à un IBAN français, les clients pourront donc approvisionner plus simplement leur compte et investir.

Réaliser des virements en euro vers des plateformes d’investissement en cryptos ou retirer des euros de ces plateformes est une difficulté malheureusement trop fréquemment rencontrée qui limite les investisseurs”, justifie Nicolas Louvet, le CEO de Coinhouse.

Comme sur des applications de fintech telles que Lydia ou Revolut, qui proposent de la crypto, ce compte bancaire est offert gratuitement. Pour le PSAN, cette fonctionnalité constitue un outil de démocratisation de l’accès des Français à la cryptomonnaie.

Un compte Euro fourni par Treezor de Société Générale

Afin d’intégrer un IBAN à sa plateforme, dont l’utilité ne se limite pas à investir dans des tokens, Coinhouse n’a pas obtenu une licence bancaire auprès du régulateur. L’entreprise fait appel aux services d’un partenaire, Treezor, filiale de la Société Générale comme SG-Forge.

Société Générale renforce encore son ancrage sur le marché crypto, ainsi que ses relations avec Coinhouse, dont elle est la banque gestionnaire. L’exchange s’appuyait auparavant sur un IBAN étranger (au sein de l’UE) pour les opérations de ses clients. En juin, il migrait sur un compte en France auprès de Société Générale.

A noter enfin que Coinhouse proposera aussi courant novembre à ses clients professionnels et entreprises de souscrire à un compte Euro. Cette option sera cette fois payante avec un prix de 54 euros par an.

Ce tarif est présenté comme une offre de lancement. Il devrait donc augmenter ultérieurement, et ce à un prix qui n’est pas précisé pour le moment. Ce service professionnel devrait toutefois embarquer des fonctions supplémentaires.

Ce compte, dédié à leurs investissements et à la gestion de leurs paiements en crypto-actifs, facilitera leur compatibilité, leur déclaration fiscale et les fonctions d’on-ramp & off-ramp instantanées”, assure le prestataire sur actifs numériques.

Soigner l’expérience et les nouveaux services

Le compte euro est un facilitateur pour les plateformes. Il pourrait même devenir un standard parmi les services spécialisés dans la crypto. Plus tôt cette année, Bitstack a annoncé l’arrivée d’un compte courant et aussi d’une carte bancaire.

Pour son CEO, Alexandre Roubaud, ces évolutions répondent à la demande des utilisateurs. Elles sont en outre pour Bitstack l’opportunité de fournir « une expérience de néo-banque crypto-friendly » – et de s’affranchir par la même occasion de l’intermédiation des banques traditionnelles.

Pour Nicolas Louvet, l’ambition est aussi « de supprimer les freins et les craintes qui séparent le grand public des crypto-actifs et de la valeur qu’ils apportent ». A ce titre, l’introduction du compte Euro « constitue une porte d’accès majeure », juge-t-il.

Néanmoins, pour tirer pleinement profit de cette porte d’accès, les PSAN concernés ont sans doute aussi besoin d’un retour prononcé de la confiance à l’égard de la crypto, sérieusement affectée par les faillites de 2022, et d’un nouvel épisode de hausse ou bull-market. Pour certain, le prochain halving de Bitcoin de 2024 pourrait en être le déclencheur.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr