L’institutionnel Fidelity a multiplié les produits crypto, annonçant notamment un plan d’épargne-retraite Bitcoin. Stop, exhortent trois sénateurs américains à la suite de la faillite de FTX.
C’était avant l’affaire FTX. Les acteurs de la finance traditionnelle étaient réunis à Paris au Palais de la Bourse. Ils exprimaient notamment leur conviction quant à une démocratisation de la finance crypto.
Depuis, un exchange valorisé 32 milliards de dollars s’est effondré, mettant en lumière les failles de la réglementation et les risques pour le retail à investir dans les jetons. Pour certains politiques, il est urgent de mettre un coup d’arrêt à cette démocratisation.
Gare aux « prodiges charismatiques » toxiques
Un institutionnel comme l’Américain Fidelity participe activement à ce mouvement. En octobre, il annonçait par exemple le lancement d’un nouveau fonds indiciel adossé à l’ether. Mais le gestionnaire d’actif prévoit aussi d’introduire aux États-Unis un plan d’épargne-retraite Bitcoin.
Une telle initiative n’est plus d’actualité, considèrent cependant trois sénateurs américains, qui entendent faire pression sur Fidelity pour qu’il renonce. Leur justification : la faillite de FTX, symbole du désastre des « prodiges charismatiques » comme SBF.
Cette mise en garde n’est pas une première toutefois. Elle est ainsi bien antérieure à la banqueroute de l’exchange crypto. Le 401(k) Bitcoin plan de Fidelity était dévoilé en avril. Le mois suivant, les sénatrices Elizabeth Warren et Tina Smith plaidaient pour son retrait.
Un risque inutile pour les retraites des Américains
Dans une nouvelle lettre envoyée lundi 21 novembre à Fidelity, les deux politiques sont rejointes par un autre sénateur, Richard Durbin. Leur demande reste inchangée : renoncer à exposer les particuliers à Bitcoin.
Une fois de plus, nous demandons instamment à Fidelity Investments de reconsidérer sa décision d’autoriser les promoteurs de plans 401(k) à exposer les participants au plan Bitcoin”, pressent-ils.
Ils le justifient donc par « l’implosion récente de FTX ». Cet événement illustre, arguent-ils, « que le secteur des actifs numériques présente de sérieux problèmes ». Ils dénoncent les risques de dérives et les abus dont pourraient être victimes les consommateurs.
Shorting Bitcoin intensif des institutionnels
Le secteur est rempli de prodiges charismatiques, de fraudeurs opportunistes et de conseillers en investissement autoproclamés qui font la promotion de produits financiers avec peu ou pas de transparence », avancent les élus américains.
Pour les trois détracteurs du produit Bitcoin, les États-Unis sont en outre déjà confrontés à une crise des retraites. Et celle-ci « ne devrait pas être aggravée en exposant l’épargne-retraite à des risques inutiles », soulignent-ils.
Fidelity semble toujours vouloir surfer sur l’adoption de la crypto. Début novembre, il annonçait une liste d’attente pour un nouveau produit, une application retail de trading BTC et ETH sans frais.
Fin octobre, une étude menée par le gestionnaire d’actifs notait en outre un intérêt persistant des institutionnels pour les cryptomonnaies, malgré le bear market. Cet enthousiasme paraît toutefois retomber depuis l’éclatement de la bulle FTX. Ces investisseurs, selon CoinShares, parient massivement à la baisse.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer. Inscrivez-vous à notre newsletter crypto pour recevoir un résumé de l’actualité chaque semaine.