Qu’est-ce que le metaverse ? Définition
Derrière le terme de métaverse se cache en réalité de multiples métavers, indépendants, voire même silotés, c’est-à-dire sans liens entre eux faute d’interopérabilité. Gartner parle même de minivers, estimant que le métavers n’existe pas encore tel qu’il a été conceptualisé. Le cabinet situe sa phase de maturité en 2030.
Dans un rapport diligenté par le gouvernement français, ses trois auteurs Camille François, Remi Ronfard et Adrien Basdevant observent une « grande confusion » face au terme de métavers. Ils constatent aussi la tentative de la Silicon Valley, et en particulier de Meta, d’en réduire le périmètre à sa propre définition et approche technologique.
Pour des éditeurs comme Nvidia, Microsoft, Siemens ou le Français Dassault Systèmes, le métavers se rapporte avant tout au développement de jumeaux numériques industriels. Pour d’autres, parmi lesquels Snapchat, Niantic ou Apple, les usages se concentrent sur la réalité augmentée. Quant à Meta, il se focalise sur l’application du métavers aux réseaux sociaux et l’utilisation de la réalité virtuelle.
Enfin, des entreprises natives de la blockchain et du Web3 développent une autre conception du métavers. Leur vision, à l’image de celle de The Sandbox ou Decentraland, se fonde sur la décentralisation et l’ownership, garantis par le recours à la blockchain, aux crypto-actifs, dont les NFT, et aux wallets.
Quels sont les usages du métavers ?
Les usages sont aussi divers que le sont les définitions et technologies sous-jacentes du metaverse. Les applications concernent ainsi le gaming, la formation immersive, l’assistance à distance, les jumeaux numériques et le commerce. Dans cette phase d’adolescence que traverse actuellement le métavers, les usages les plus répandus sont ceux du jeu vidéo.
Cependant, le secteur du luxe se montre également très intéressé par les possibilités offertes par le métavers. L’industrie du luxe et de la mode participait ainsi, par exemple, à une fashion week sur Decentraland. Des marques ont également acquis des parcelles sur des métavers pour développer leur image de marque, en plus de leurs opérations de ventes de NFT leur permettant de générer des royalties.
A ce stade, les usages dans la grande majorité des secteurs restent essentiellement exploratoires. Pour un assureur comme Axa France, cette étape de découverte des technologies Web3 est indispensable pour préparer les transformations futures et aussi recruter de nouveaux profils.
Un distributeur en ligne comme Monnier Paris s’approprie lui aussi le métavers pour toucher une nouvelle cible de clientèle et développer sa maîtrise technologique. Cette compétence lui permettra d’accompagner ses clients marques dans leurs stratégies Web3.
Coinhouse observe une grande diversité dans le profil des entreprises initiant des actions dans le domaine du métavers. En 2022, l’exchange a accompagné 18 grands groupes dans l’acquisition de Lands, parmi lesquels Carrefour. Ces sociétés, dont la plupart sont des groupes du CAC 40 / SBF 120, appartiennent notamment aux secteurs du luxe, de la mode, de l’automobile et des médias.
Quel avenir pour le métaverse et chiffres
Les perspectives de développement demeurent assez floues compte tenu de l’émergence de ce marché et de ses contours. Les estimations de croissance tiennent ainsi souvent du grand écart, certaines tablant sur un secteur pesant plusieurs trillions de dollars d’ici 2030.
Pour Gartner, la fragmentation actuelle entre les minivers ne favorise pas l’adoption. Ainsi, il estime que « moins d’1% des personnes travaillent dans un monde numérique, un minivers ». Ce chiffre pourrait atteindre 10% en 2025. Entre 2022 et 2026, le cabinet s’attend à l’émergence de « solutions avancées de métavers ». Il pose toutefois des conditions, dont l’interopérabilité.
D’ici 2026, 30% des organisations auront des produits et services prêts pour le métavers, évalue Gartner. 25% des individus devraient en outre consacrer au moins 1h par jour au metavers.